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Après les navires, Trump envoie des sous-marins nucléaires vers Pyongyang, la Chine appelle au calme

Les tensions entre Washington et Pyongyang s’intensifient. Tandis que Pékin joue l’apaisement, Trump se dit prêt à «résoudre seul le problème nord-coréen» et envoie des sous-marins nucléaires, en plus d'un porte-avions, vers la péninsule coréenne.

Selon le Wall Street Journal, une semaine après sa rencontre avec le dirigeant chinois, Donald Trump lui a téléphoné pour demander d'annoncer à Kim Jong-un que les Etats-Unis avaient envoyé vers les côtes nord-coréennes «non seulement un porte-avions, mais aussi des sous-marins nucléaires».

«Nous avons des sous-marins. Très puissants. Bien plus puissants que le porte-avions. Ça, je peux vous le dire», a déclaré Donald Trump.

La Chine, pour sa part, cherche à apaiser les tensions entre les deux pays. Selon le Wall Street Journal, le président chinois Xi Jinping a plaidé pour une résolution pacifique de cette crise et «le maintien de la paix et de la stabilité» dans la péninsule coréenne.

«Le président Xi Jinping fait de bonnes choses. Nous avons eu une conversation très productive. Nous nous entendons très bien. Je pense que cela nous aidera à résoudre le problème nord-coréen», a expliqué Donald Trump en évoquant sa conversation avec son homologue chinois.

Les appels de Pékin au calme ne semblent cependant pas influencer le 45e président des Etats-Unis. Ce dernier ne cesse en effet de déclarer que les Etats-Unis n'hésiteront pas à agir de manière unilatérale contre Pyongyang si la Chine n'arrive pas à convaincre pas son voisin d'abandonner son programme nucléaire.

«La Corée du Nord cherche des ennuis. Si la Chine décidait d'aider, cela serait formidable. Sinon, nous résoudrons le problème sans eux !», avait-il déjà écrit sur Twitter, en référence aux programmes nucléaire et balistique nord-coréens condamnés par l'ONU.

La Maison Blanche affirme que, le 5 avril 2017, la Corée du Nord a effectué un tir raté d'un missile balistique de type Scud. Ce missile, devenu incontrôlable, aurait parcouru une petite partie de l'itinéraire de vol prévu. Usant de ce prétexte, le 9 avril, le président américain a annoncé avoir envoyé une «armada très puissante» de navires vers les côtes de la péninsule coréenne : le porte-avions Carl Vinson, un escadron aérien, deux destroyers lanceurs de missiles, un croiseur lance-missiles et des sous-marins nucléaires. Selon le conseiller à la sécurité nationale du président américain, le général Herbert Raymond McMaster, cité par Fox News, il s'agit d'une «mesure de précaution face à un régime paria désormais doté de la capacité nucléaire».

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Pyongyang répond à l’attitude «insensée» de Washington 

La Corée du Nord montre pourtant sa détermination face à l'approche des navires américains.

«Le déploiement insensé des Américains pour envahir la République populaire démocratique de Corée a atteint une phase préoccupante», a réagi un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle KCNA. «La RPDC est prête à réagir, quel que soit le type de guerre voulu par les Etats-Unis», a-t-il ajouté.

«Notre puissante armée révolutionnaire surveille attentivement tous les gestes des éléments ennemis et notre force nucléaire est braquée sur les bases d'invasion américaines, non seulement en Corée du Sud et dans le Pacifique, mais aussi sur le territoire américain», lit-on dans le quotidien officiel parti, Rodong Sinmun.

Selon les images enregistrées par satellite et diffusées par un blog américain «38 North», le site d’essais nucléaire nord-coréen Punggye-ri, situé dans le nord du pays, est «prêt» à servir.

«Les images satellites montrent une activité continue autour du portail nord, de nouvelles activités dans la zone administrative principale et du personnel près du centre de commandement. […] La Corée du Nord aurait apparemment placé un engin nucléaire dans un tunnel», a affirmé par ailleurs la radio Voice of America (VOA), qui cite plusieurs responsables américains sous couvert d'anonymat. 

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