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Un maire allemand réclame une compensation financière à Merkel pour l'accueil des migrants

Le maire de la commune de Freiber, en Saxe, a envoyé une lettre à la chancelière allemande dans laquelle il lui réclame 736 200 euros de compensation, pour les sommes qu'a dû débourser sa commune pour l'accueil et l'intégration de 1 700 migrants.

Sven Krüger, maire social-démocrate de Freiberg, une commune de 42 000 habitants située dans le Land de Saxe, dans l'Est allemand, a envoyé une lettre à Angela Merkel le 10 avril dans laquelle il attire son attention sur les frais importants consentis pour faire face à la prise en charge des migrants.

Il explique notamment que la ville de Freiberg a mené depuis 2015 un travail extraordinaire et irréprochable en matière d'accueil et d'intégration de près de 1700 demandeurs d'asile et réfugiés, bien que cela lui a été imposé. 

L'accueil de ces migrants ayant nécessité la création d'infrastructures supplémentaires, de places d'école pour les enfants et l’embauche d'éducateurs et de personnel spécialisé, la mairie a dû consacrer selon elle 736 200 euros à ce poste de dépense pour l'année 2016. Et il considère que le moment est venu pour Berlin de le dédommager. «Vous avez à maintes reprises assuré que l'accueil des migrants ne nécessiterait pas de dépenses supérieures au budget municipal», justifie le maire dans sa lettre.

Berlin n'a pour le moment donné aucune réponse à se requête, mais l'édile a déclaré au média focus.de que la chancelière lui avait signalé qu'elle comptait lui répondre «dans les plus brefs délais».   

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Depuis l'année 2015, Angela Merkel a pris la décisions d'ouvrir les portes de l'Allemagne à plus d'un million de migrants. Cette décision a durement entamé la popularité de la chancelière allemande, de nombreux Allemands considérant que l'accueil d'un nombre aussi élevé de migrants pourrait générer des problèmes d'ordre culturel et sécuritaire.

La vague d'agressions sexuelles de Cologne du Jour de l'An 2016, par des hommes décrits par les autorités comme «Arabes» ou «Nord-Africains», a contribué à renforcer ce sentiment, de même que la vague d'attaques terroristes de l'été 2016, dont certaines ont été réalisées par des réfugiés ou demandeurs d'asile.

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