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Frappes américaines sur une base syrienne : les Etats-Unis «prêts à aller plus loin»

Au moins 10 soldats et neuf civils syriens ont été tués dans les frappes américaines ayant visé le 7 avril en Syrie la base aérienne d'Al-Chaayrate, ordonnées par Donald Trump suite à une attaque chimique présumée imputée à Bachar el-Assad.

Samedi 8 avril

Dans une lettre envoyée au Congrès, le président Donald Trump a assuré avoir donné l'ordre de frapper la base d'Al-Chaayrate afin de défendre l'«intérêt national» américain et de promouvoir «la stabilité dans la région». Il a assuré que les Etats-Unis prendraient «si nécessaire» d'autres mesures pour défendre leurs intérêts nationaux.

Les images fournies au ministère russe de la Défense par les Forces armées syriennes montrent que la base aérienne d'Al-Chaayrate a retrouvé son mode d'exploitation normal. Les avions effectuent les missions qui leur sont assignées et accomplissent des vols tactiques.

Boris Johnson, ministre britannique des Affaires étrangères, a annulé sa visite à Moscou prévue pour le 10 avril en raison des événements en Syrie. «Les développements en Syrie ont fondamentalement changé la situation», précise son communiqué.

Boris Johnson a pris cette décision après avoir parlé avec son homologue américain Rex Tillerson qui se rendra en Russie comme prévu, les 11 et 12 avril.

Des forces aériennes syriennes ont repris les vols depuis la base aérienne d'Al-Chaayrate un jour après les frappes américaines, selon la chaîne Al-Jazeera.

«Un avion de combat SU-22 a décollé depuis l’aérodrome d'Al-Chaayrate dans la banlieue de Homs», a écrit la chaîne sur son compte de Twitter.

Vendredi 7 avril

La réponse russe à la frappe américaine en Syrie a été «très décevante», a estimé le Secrétaire d'Etat des Etats-Unis, Rex Tillerson, selon l'AFP.

Son collègue, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a pour sa part annoncé que ses services préparaient des sanctions économiques contre la Syrie. 

Les militaires américains soupçonnent que le régime syrien a été «aidé» pour mener sa frappe chimique présumée, a déclaré un haut responsable militaire américain à des journalistes. Sous couvert d'anonymat, et selon l'AFP.

«Nous soupçonnons que [les Syriens] ont reçu de l'aide» dans l'attaque chimique présumée du 5 avril 2017 à Khan Cheikhoun. 

«Au minimum, les Russes ont échoué à contrôler l'activité» de leur partenaire syrien, a-t-il dit, rappelant que les Russes étaient présents sur la base aérienne d'où sont partis les avions syriens qui ont mené l'attaque.

«Nous ne pouvons pas dire ici le rôle que les Russes ont pu jouer», a-t-il toutefois concédé. «Mais s'il y a une preuve quelconque, ou une accusation crédible, nous en tirerons les conséquences au maximum de nos possibilités», a-t-il dit.

Le ministère de la Défense russe a fait savoir au Pentagone qu'il coupait la ligne de communication utilisée par Washington et Moscou pour éviter les accrochages en Syrie, a rapporté l'agence Interfax.

Après les accusations de la représentante américaine Nikki Haley à l'ONU, Le représentant russe Vladimir Safronkov demande à reprendre la parole : «Je demande aux autres pays de ne pas insulter la Russie». 

Et de rappeler qu'une solution en Syrie ne peut passer que par un dialogue respectueux. «Cela ne sera pas possible si l'on prétend qu'une position nationale est une vérité absolue», a-t-il conclu, à l'attention de Nikki Haley.

Le représentant syrien rappelle que l'«agression» des Etats-Unis sont une «violation de la charte de l'ONU. «L'armée syrienne ne détient pas d'armes chimiques», rappelle le représentant.

«Elles sont stockées par les terroristes dans certaines régions avec la complicité d'Etats du Moyen-Orient, comme l'Arabie saoudite et même de certains Etats européens», a-til déclaré. «Ces agressions ne font que confirmer la stratégie adoptée par les Etats-Unis depuis six ans».

Lire aussi : Le représentant syrien à l’ONU accuse la France de l’attaque au gaz dans la Ghouta

La Maison Blanche a déclaré que les frappes en Syrie étaient décisives, justifiées et proportionnelles, et avaient envoyé un signal fort au reste du monde.

La présidence américaine a également indiqué que Donald Trump considère que la gouvernement syrien devrait accepter, au minimum, de se plier aux accords de non-utilisation des armes chimiques.

Enfin, la Maison Blanche a rappelé que les Etats-Unis et la Russie s'étaient tous deux engagés à vaincre l'Etat islamique (EI), et se sont mis d'accord sur l'obligation pour le gouvernement syrien de ne pas utiliser d'armes chimiques.

Après les appels à l'apaisement, notamment de la part de l'Ethiopie, la représentante américaine repart à l'offensive. Nikki Haley accuse ainsi la Russie d'avoir «peut-être» fait en sorte de laisser des armes chimiques en Syrie.

La frappe de la base aérienne d'Al-Chaayate, était, selon elle «complètement justifiée». «Les Etats-Unis ont pris une décision très mesurée la nuit dernière», s'est-elle félicitée, prévenant toutefois que les «Etats-Unis [étaient] prêts à aller plus loin, mais nous espérons que cela ne sera pas nécessaire».

Volodymyr Ieltchenko, représentant de l'Ukraine, a dénoncé le «blocage», selon lui, de l'ONU par la Russie, évoquant des vétos «paralysants» qui ont «causé des milliers de morts d'enfants».

Le représentant ukrainien s'est ensuite lancé dans une longue charge contre Moscou : «La partie russe n'a plus aucune crédibilité après l'annexion de la Crimée, les déclarations de la Fédération de Russie sont creuses». 

«Nous n'avons pas encore établi la culpabilité des auteurs», rappelle le représentant de l'Ethiopie aux Nations unies. «Il faut faire preuve de calme, de retenue et œuvrer à la désescalade.

Le représentant de la Suède Olof Skoog se dit profondément «touché» par les condoléances présentées par les autres pays, après l'attaque au camion de Stockholm ce 7 avril 2017. Olof Skoog met l'attentat en Suède en relation avec le terrorisme mondial. «L'heure est venue de mettre un terme à la guerre en Syrie», a-t-il déclaré.

La Russie attend du secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, des explications au sujet de l'attaque d'une base aérienne syrienne par les Etats-Unis, a rapporté l'agence Interfax.

Des hauts responsables militaires américains affirment que le Pentagone cherche à savoir si la Russie a participé à l'attaque chimique supposée en Syrie, a rapporté l'agence AP. Les Etats-Unis n'ont à ce jour connaissance d'aucune forme d'implication russe dans l'incident chimique, a rapporté l'agence Reuters.

Le représentant russe Vladimir Safronkov a dénoncé devant l'organisation internationale une «violation grave du droit international». «Les Etats-Unis renforcent le terrorisme international», a-t-il jugé. «Réfléchissez aux conséquences de vos actes», a-t-il mis en garde, «vous n'avez fait qu'interrompre le processus» de paix, à l'adresse des Occidentaux.

Il a invité le représentant britannique Matthew Rycroft à renoncer à «ses argumentations haineuses». «N'oubliez pas que Colin Powell nous avait montré une fiole ici-même» pour justifier une intervention militaire en Irak en 2003, a-t-il rappelé à l'instar du représentant bolivien Sacha Lorenti 1 heure 30 plus tôt dans la même assemblée.

«Vous avez peur d'une enquête indépendante» pour déterminer l'origine des substances chimiques dans la ville de Khan Cheikhoun en Syrie, lui a-t-il lancé. Et de pointer que les témoins du drame n'ont pas encore été interrogés. 

Vladimir Safronkov a dénoncé également le deux poids deux mesures, mentionnant notamment les opérations militaires occidentales à Mossoul en Irak. «N'oubliez pas Mossoul», a-t-il martelé. Et d'ajouter : «Nous appelons les Etats-Unis à mettre un terme à cette agression». 

Pour le diplomate russe, l'attaque américaine visait à «détourner l'attention des nombreuses victimes civiles des opérations unilatérales en Irak et en Syrie».

L'armée américaine n'a aucune information faisant état de représailles visant les Etats-Unis, de la part des autorités syriennes, à la suite de l'attaque américaine sur une base aérienne en Syrie, a rapporté l'agence Reuters.

«L'utilisation d'armes chimiques est inacceptable quelles que soient les circonstances», a déclaré l'ambassadeur du Japon aux Nations unies

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères irakien a condamné l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, et a appelé à l'organisation d'une enquête à ce sujet. Il s'est également dit inquiet au sujet d'une «escalade» entre les puissances étrangères impliquées dans le dossier syrien.

Intervention de l'ambassadeur de France :

«Assad n'a jamais dévié de son objectif ultime : l'anéantissement pur et simple de tous ceux qui lui résistent quelque en soit le prix»

«Les frappes américaines constituent une réponse légitime à cette attaque chimique en même temps qu'un signal important pour l'avenir»

«La France appelle la communauté internationale à se rassembler en faveur d'une transition politique en Syrie»

«La Syrie d'Assad est le plus générateur du terrorisme»

Intervention de l'ambassadeur du Royaume-Uni :

«Le Royaume-Uni appuie la frappe aérienne des Etats-Unis car les crimes de guerre doivent avoir des conséquences»

«La Russie a été humiliée car elle n'a pas réussi à se faire entendre d'un dictateur qu'elle soutenait»

«Il faut changer de gouvernement [syrien] pour en avoir un plus légitime et plus représentatif»

L'ambassadeur de Bolivie Sacha Lorenti intervient à son tour. 

«Ce lancement de missiles est en soi un acte unilatéral qui représente une grave menace pour la paix et la sécurité internationale», a-t-il déploré.

L'ambassadeur bolivien affirme ensuite que les Etats-Unis s'étaient comporté comme «un enquêteur, un avocat, un juge et un bourreau» en Syrie. «Ce n'est pas du tout la loi internationale», a-t-il déclaré avant la réunion.

«N'oublions pas cette image», a-t-il rappelé en brandissant l'image de Colin Powell au Conseil de Sécurité en 2003 et rappelant les prétendues preuves «irréfutables» américaines concernant l'arsenal d'armes de destruction massives irakiennes. 


«Serions nous en train de parler de Daesh si l'invasion illégale de l'Irak n'avait pas eu lieu ? Il faut tirer les leçons de l'Histoire»

«La série de coups d'Etat qui a frappé l'Amérique latine a été financée par la CIA. Ils ne respectent pas les droits de l'homme»

Début d'une réunion du Conseil de sécurité sur la frappe américaine en Syrie.

Le Hezbollah a déclaré que la décision américaine de bombarder la Syrie était «idiote» et n'avait pour but que de «rendre service à Israël et ses ambitions dans la région». 
Ces frappes, qui ne vont faire qu'«attiser les tensions», ne démoraliseront ni l'armée syrienne, ni ses alliés, a affirmé l'organisation chiite libanaise qui combat aux côtés des troupes loyalistes en Syrie.

L'armée syrienne aurait été prévenue plusieurs heures à l'avance de la frappe américaine.

Le Premier ministre russe Dimitri Medvedev a affirmé sur les réseaux sociaux que l'attaque américaine a failli entraîner un affrontement avec l'armée russe.

Dimitri Medvedev a qualifié les frappes américaines d'illégales, assurant qu'elles avaient été «à deux doigts de causer un affrontement militaire avec la Russie». 

Le président de la Commission de la défense et de la sécurité du Conseil de la Fédération de Russie, Victor Ozerov, avait nié dans la matinée les allégations américaines selon lesquelles Washington avait prévenu Moscou de l'imminence de son bombardement afin d'éviter des victimes russes. 

Le secrétaire général des Nations unies a appelé à la retenue au lendemain d'une frappe américaine contre le régime de Damas et souligné qu'il n'y avait d'autre solution que politique à la guerre qui déchire la Syrie.

«Conscient du risque d'escalade, j'en appelle à la retenue pour éviter tout acte qui ajouterait encore à la souffrance du peuple syrien», a déclaré Antonio Guterres dans un communiqué, publié peu avant une réunion du Conseil de sécurité consacré à cette frappe. 

«Il n'y a pas d'autre voie pour mettre fin à ce conflit que celle d'une solution politique», a ajouté Antonio Guterres, en appelant «toutes les parties à renouveler leur engagement à faire avancer les discussions de Genève».

«Toute opération militaire menée par un Etat sur le territoire d'un autre sans le consentement de celui-ci signifie qu'il s'agit d'un conflit armé international», a indiqué la porte-parole de la Croix-Rouge Internationale Iolanda à l'agence Reuters. 

«Donc, selon les informations disponibles concernant l'attaque américaine sur l'infrastructure militaire syrienne, l'actuelle situation est celle d'un conflit armé international», a-t-elle conclu. 

Le Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG) va se réunir d'urgence à l'ONU à la demande de Moscou, après la frappe punitive menée par les Etats-Unis contre le régime syrien, trois jours après une attaque chimique, a annoncé l'ONU.

«La réunion, qui sera présidée par l'envoyé spécial [de l'ONU, Staffan de Mistura], a été demandée par la co-présidence russe et acceptée par la co-présidence des Etats-Unis», a indiqué le bureau de Staffan de Mistura, dans une déclaration écrite.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a publié un communiqué dans lequel il a exprimé son soutien aux frappes américaines en Syrie. Selon lui, cette attaque a été menée «pour affaiblir la capacité du régime Assad de perpétrer des attaques aux armes chimiques».

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué les frappes américaines sur la base aérienne syrienne, mais a estimé qu’elles n’étaient pas suffisantes. Il a dit espérer que «la position énergique des Etats-Unis avec ce bombardement ne soit qu’une première étape».

Le député européen et candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a tenu François Hollande et Angela Merkel pour responsables des frappes américaines en Syrie, sur son compte de Twitter.

Les Etats-Unis ont agi «de manière irréfléchie, irresponsable et sans vision à long terme», stipule le communiqué de la présidence syrienne. «Ils [les Etats-Unis] se sont naïvement impliqués à la suite d’une campagne propagandiste mensongère», y lit-on encore.

D’après l’administration Assad, Washington ne fait que soutenir les terroristes en s’attaquant à une base militaire syrienne.

Le président Vladimir Poutine et les membres permanents du Conseil de sécurité russe, dont le Premier ministre Dmitri Medvedev, le chef du Service fédéral de sécurité (FSB) Alexandre Bortnikov et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, se sont rencontrés. D’après le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ils ont abordé la situation en Syrie après les frappes américaines, qualifiant les agissements de Washington d’«acte d’agression en contradiction avec la loi internationale». Il a ensuite ajouté que la question de la poursuite de l’engagement russe en Syrie a également été évoquée.

Le gouvernement de Bachar el-Assad porte «l'entière responsabilité» des frappes américaines qui ont visé une base aérienne syrienne en représailles à l'attaque chimique présumée dans le nord-ouest de la Syrie, a estimé le 7 avril l'OTAN, à Bruxelles.  

«Le régime syrien porte l'entière responsabilité de ce développement. L'OTAN a constamment condamné la poursuite de l'usage des armes chimiques par la Syrie en claire violation des normes et accords internationaux», a réagi le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, dans un communiqué. 

Selon l'agence gouvernementale syrienne Sana, neuf civils dont quatre enfants sont morts aux alentours de la base visée pas les frappes américaines. L'agence a également précisé que dix soldats syriens avaient également perdu la vie.

Le ministère de la Défense russe a fait savoir que seuls 23 missiles Tomahawk sur 59 avait touché la base aérienne d'al-Chaayrate, sans préciser ce qu'il était advenu des 36 autres. 

«Nous avons un ennemi : Daesh et l'ensemble des mouvements djihadistes. Le peuple syrien a un ennemi : Bachar el Assad», a déclaré à son arrivé à l'aéroport de Bastia le candidat d'En Marche ! à l'élection présidentielle, qui a dit «prendre note de l'intervention américaine» et souhaiter «une action concertée» inscrite «dans le mandat de l'ONU».

Le président du Conseil européen Donald Tusk estime pour sa part que les frappes sont le signal d'une «fermeté nécessaire» contre les attaques chimiques en Syrie. «L’UE travaillera avec les Etats-Unis pour mettre fin à la brutalité en Syrie», a-t-il déclaré.

Le Parti de Gauche a condamné, par voie de communiqué, l'«intervention irresponsable» des Etats-Unis, ajoutant que «la caution de la France à cette frappe est une faute supplémentaire dans le quinquennat de François Hollande».

«L’emploi d’arme chimique est intolérable. L’utilisation de gaz Sarin à Khan Cheikhoun est donc un crime qui ne pourra rester impuni. Quel qu’il soit, son auteur devra être traduit un jour devant un tribunal international», a fait savoir le parti cofondé par Jean-Luc Mélenchon.  

«La décision unilatérale de Donald Trump est donc irresponsable. Elle n’arrangera en rien la situation du peuple syrien mais met un peu plus en danger la paix dans le monde. Les interventions dans le passé en Afghanistan, Irak ou en Libye et leurs conséquences nous l’ont suffisamment appris», peut-on y lire. 

L’Italie, dans un communiqué du ministre des Affaires étrangères Angelino Alfano, a soutenu l’attaque américaine sur la base syrienne, arguant que c'était là «une réponse adaptée» et «un moyen de dissuasion contre le risque de l’utilisation d'armes chimiques par Assad».

Plusieurs vidéos de la base aérienne d'al-Chaayrate, pendant et après l'attaque, ont été diffusées sur les réseaux sociaux. 

Les frappes américaines en Syrie prouvent la ligne défendue par la France était la bonne, lorsque Paris avait réclamé en 2013 «une réaction très ferme à l'égard de l'utilisation d'armes chimiques», a déclaré le Premier ministre français Bernard Cazeneuve.

«Nous constatons aujourd'hui que notre ligne était la bonne et que l'on se réveille, tant mieux», a affirmé Bernard Cazeneuve, lors d'une rencontre à Tunis avec des représentants de la société civile tunisienne.

L’ambassadeur de Syrie en Russie, Riyad Haddad, a évoqué la possibilité d'une réponse militaire de Damas en réaction aux frappes américaines sur la base militaire syrienne. Selon lui, si une telle décision était prise, elle serait prise en accord avec Moscou. «Toutes nos actions [militaires] sont coordonnées avec la Fédération de Russie», a-t-il souligné.

Le ministère syrien des Affaires étrangères entend également s’adresser au Conseil de sécurité de l’ONU, les frappes américaines étant «une violation criante de toutes les lois internationales et témoignent de la coordination entre Washington et les groupes terroristes que sont Daesh et le Front al-Nosra», a confié Riyad Haddad à l’agence de presse RIA Novosti.

Lors d’une conférence de presse, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a qualifié les frappes américaines sur la base syrienne d'Al-Chaayrate d’«acte d’agression usant d'un prétexte artificiel».

Il a noté que ces incidents lui rappelaient l’invasion de l'Irak en 2003, tout en soulignant qu'à l’époque Washington avait essayé de présenter des preuves de l’implication de Saddam Hussein dans des crimes de guerre. «Aujourd'hui, ils n’ont même pas pris la peine de présenter des faits. Ils ont fait référence à des photos, ont spéculé sur des photos d'enfants et sur des témoignages de différentes ONG, notamment les escrocs que sont les soi-disant Casques blancs», a déclaré Sergueï Lavrov.

François Hollande a estimé que la «réponse» des Etats-Unis devait «maintenant être poursuivie au niveau international, dans le cadre des Nations Unies si c'est possible».

«Je considère que cette opération était une réponse». «Elle doit être maintenant poursuivie au niveau international dans le cadre des Nations Unies si c'est possible, de façon à ce que nous puissions aller au bout des sanctions contre Bachar el-Assad et empêcher qu'il y ait de nouveau utilisation des armes chimiques et l'écrasement par ce régime de son propre peuple», a déclaré, en marge d'un déplacement en Ardèche, le chef de l'Etat, qui réunira un Conseil de défense à l'Elysée à 19h.

Benoît Hamon, candidat du Parti socialiste à la présidentielle, a jugé Bachar el-Assad «directement responsable de la riposte qui a été décidée par les Etats-Unis».

«Bachar el-Assad s'est rendu responsable d'un nouveau massacre. Il a gazé des enfants, massacrés par des armes chimiques, ce qui est un acte criminel inacceptable et insupportable», a réagi Benoît Hamon, en visite au Creusot (Saône-et-Loire). «Daesh d'un coté et Bachar el-Assad de l'autre sont aujourd'hui des barbares de la même nature», a-t-il ajouté, appelant «à une solution politique sans Bachar el-Assad» dont la place est «devant les tribunaux internationaux».

Hollande réunira un Conseil de défense à l'Elysée à 19h suite aux frappes américaines en Syrie. 

La chaîne de télévision russe Rossiya 24 a annoncé que neuf avions avaient été détruits dans les frappes américaines mais que la piste principale avait été relativement peu endommagée.

Le Japon soutient la «détermination» des Etats-Unis contre la prolifération d'armes chimiques, a déclaré le Premier ministre Shinzo Abe après des frappes américaines sur une base en Syrie en riposte à une attaque chimique présumée imputée au gouvernement syrien. «Nous apprécions hautement l'engagement fort du président Trump pour le maintien de l'ordre international et pour la paix et la sécurité des alliés et du monde», a ajouté Shinzo Abe.

Selon le ministre britannique de la Défense Michael Fallon, les frappes américaines sur la base syrienne avaient pour but d’empêcher Bachar el-Assad d’«effectuer de nouvelles attaques chimiques» mais n’étaient pas le début d’une nouvelle campagne militaire. Il a ajouté qu'il n'avait pas été demandé au Royaume-Uni de participer à ces frappes. «C’était une opération des Etats-Unis», a-t-il souligné.

François Fillon, candidat «Les Républicains» (LR) à la présidentielle, a dit que l'on pouvait «comprendre» la «riposte américaine» à l'attaque chimique présumée en Syrie, tout en demandant à ce qu'elle ne conduise pas «à une confrontation» entre l'Occident d'un côté, la Russie et l'Iran de l'autre.

«Cette riposte américaine, que l’on peut comprendre au vu de l'horreur des attaques chimiques, ne doit pas conduire à une confrontation directe des forces occidentales avec celles de la Russie et de l’Iran. Ce serait un terrible danger pour la paix», écrit l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy dans un communiqué.

Pour lui, «l’usage des armes chimiques constitue un crime de guerre qui ne doit pas rester impuni», alors qu'un un raid imputé à l'armée syrienne contre la localité de Khan Cheikhoun (nord-ouest) a fait au moins 86 morts, dont 27 enfants, et provoqué une indignation internationale. Les images de victimes agonisantes ont choqué le monde.

«Les Etats Unis ont décidé unilatéralement de frapper les forces du régime syrien en représailles après l’attaque de Khan Cheikhoun», relève François Fillon. 

«La France doit exiger que l’enquête des Nations unies soit conduite dans les meilleurs délais et que les mesures nécessaires soient prises pour faire respecter l’interdiction d'utilisation des armes chimiques», demande-t-il.

«Elle doit exiger que le conseil de sécurité des Nations Unies mette tout en œuvre pour trouver les voies d’un accord qui évite les risques d’un embrasement dangereux pour la paix mondiale» souhaite encore le député de Paris, critique de la politique extérieure française et partisan d'un «dialogue» plus approfondi avec Moscou.

Le président syrien Bachar el-Assad porte «l'entière responsabilité» des frappes américaines ayant visé une base militaire de son régime en représailles à une attaque chimique présumée, ont estimé la chancelière allemande et le président français suite à un entretien téléphonique.

«Une installation militaire du régime syrien utilisée pour des bombardements chimiques a été détruite cette nuit par des frappes américaines (...) Assad porte l'entière responsabilité de ce développement», ont indiqué Angela Merkel et François Hollande dans un communiqué commun, assurant que Washington les avait informés au préalable de son action.

Les frappes américaines en Syrie sont un «signal» qui doit conduire Russes et Iraniens à comprendre qu'ils ne peuvent plus soutenir le régime de Bachar al-Assad, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, interrogé à la radio.

«Là, il y a un signal qui est donné, il faut maintenant que les Russes et les Iraniens comprennent que soutenir comme ils le font à bout de bras jusqu'à l'ignominie le régime de Bachar al Assad, ça ne tient pas, ça n'a pas de sens», a déclaré le ministre sur France Info.

La Turquie a appelé à la création d'une zone d'exclusion aérienne en Syrie après les frappes américaines, selon le porte parole du président turc.

Les frappes américaines sur la base syrienne sont «un acte évident d’agression contre la Syrie souveraine», selon le ministère russe des Affaires étrangères.

Commentant les frappes américaines sur la base aérienne syrienne, le ministre syrien des Informations Ramez Turjman a déclaré que l’attaque des Etats-Unis était «limitée» et qu’il espérait qu’il n’y aurait plus d’escalade militaire dans la région.

Les frappes américaines ayant visé la base syrienne en représailles d'une attaque chimique présumée sont «compréhensibles», a indiqué le chef de la diplomatie allemande, tout en appelant à une solution politique sous l'égide de l'ONU.

«Il était à peine supportable de devoir regarder comment le Conseil de sécurité de l'ONU s'est montré incapable de réagir de manière claire à l'utilisation barbare d'armes chimiques. Que les Etats-Unis réagissent en attaquant les structures militaires [de Bachar al-Assad] qui a commis ce crime de guerre, est compréhensible», a jugé le ministre Sigmar Gabriel dans un communiqué. 

La Chine a appelé à «éviter toute nouvelle détérioration de la situation» en Syrie après les frappes américaines contre une base militaire du régime de Damas, tout en condamnant «l'usage d'armes chimiques, par n'importe quel pays».

«Nous nous opposons à l'usage d'armes chimiques, par n'importe quel pays, organisation, ou individu, et quelles que soient les circonstances et l'objectif (recherché)», a affirmé Mme Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Des correspondants de l’Agence fédérale russe d’actualités ont réalisé une vidéo près de la  base aérienne d'Al-Chaayrate.

L’armée syrienne dénonce une «agression manifeste» commise à l’encontre de sa base aérienne et déplore six victimes et des dégâts matériels considérables. En réponse, elle entend continuer à «écraser le terrorisme» afin de rétablir «la paix et la sécurité dans l’ensemble de la Syrie».

Un haut responsable des rebelles syriens a appelé sur les ondes de la chaîne des Emirats arabes unis al-Hadath aux frappes internationales contre toutes les bases aériennes syriennes après l’attaque américaine sur la base d'Al-Chaayrate.

Un porte-parole du gouvernement polonais a déclaré que les Etats-Unis «garantiss[aient] la paix mondiale» et qu’il y  avait «des moments où il [fallait] réagir».

Les autorités australiennes ont soutenu les frappes américaines en Syrie. «C’est une réponse proportionnelle et calibrée pour mettre fin à l’utilisation de l’aérodrome pour la livraison de nouvelles armes chimiques», a déclaré le Premier ministre australien Malcolm Turnbull. Il a ajouté que l’Australie avait été prévenue un peu avant l’attaque en tant que partenaire de la coalition.

La base aérienne syrienne a été considérablement endommagée par les frappes américaines, rapporte l’agence de presse RIA Novosti, citant l’un de ses journalistes sur place. «Tous les avions ont été mis hors service et on peut dire que la base est complètement détruite», a-t-il expliqué.

Selon l'agence syrienne Sana, la base aérienne est toujours en feu.

Marine Le Pen a appelé à la raison sur Twitter. «Ce qui s'est passé en Syrie est épouvantable et je le condamne fermement. Mais il faut d'abord une enquête internationale» a demandé la candidate, se disant «étonnée de cette réaction».

S’exprimant sur la filiale turque de Fox TV, le vice-Premier ministre Numan Kurtulmuş a fait part de sa satisfaction après les frappes américaines sur la base syrienne. «Le gouvernement syrien doit être puni sur la scène internationale» a-t-il asséné, espérant que cette opération américaine contribue au rétablissement de la paix dans la région dans les plus brefs délais.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a déclaré que la France avait été informée à l’avance des frappes aériennes des Etats-Unis sur la base syrienne d'Al-Chaayrate, rapporte l’agence Reuters.

«Bachar Al-Assad devra être jugé comme criminel de guerre», a écrit le chef de la diplomatie française sur son compte twitter.

Le commandement de l'armée syrienne aurait eu le temps d'évacuer la plupart des avions de la base aérienne d'Al-Chaayrate, avant qu'elle ne soit frappée par les missiles américains, a affirmé la chaîne de télévision al-Mayadeen.

L’Iran a de son côté condamné les frappes américaines sur la base aérienne syrienne, selon un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qasemi, cité par l’agence de presse ISNA. «De telles mesures renforcent les terroristes en Syrie et rendront la situation en Syrie et dans la region plus compliquée», a-t-il déclaré.

Le gouvernement britannique a soutenu la décision de Donald Trump d’avoir ordonné des frappes sur la base syrienne, les qualifiant de «réponse appropriée à la barbare attaque chimique lancée par le régime syrien».

Cinq personnes sont mortes et sept autres ont été blessées dans les frappes américaines ayant visé, tôt le 7 avril, la base aérienne syrienne d'Al-Chaayrate, près de la ville de Homs, a annoncé le gouverneur de la province du même nom Talal al-Barazi sur la chaîne de télévision Al-Mayadeen.

Il a ajouté que les frappes avaient fait des victimes au sein de la population civile dans le village se trouvant près de la base aérienne.

L’Arabie saoudite a déclaré «soutenir pleinement» les frappes américaines sur la base militaire syrienne, affirmant que c’était là «une décision courageuse» de Donald Trump.

«L’attaque américaine en Syrie est un acte d’agression contre un membre de l’ONU», a déclaré à l’agence de presse russe RIA Novosti le président de la Commission de la défense et de la sécurité du Conseil de la Fédération de Russie, Victor Ozerov. Il a ajouté que la Russie convoquerait une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU face à cette situation.

Les frappes américaines sur une base militaire en Syrie ont fait des morts, a annoncé à l'AFP le gouverneur de Homs, province où se trouve la base en question.

«Il y a des morts, mais nous n'avons pas encore de bilan, ni quant au nombre de morts ni quant à la quantité de blessés», a affirmé Talal al-Barazi au téléphone.

Le 7 avril, Israël a apporté son soutien aux frappes déclenchées par les Etats-Unis contre la Syrie, un «message fort» que devraient entendre aussi l'Iran et la Corée du Nord, a indiqué le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

«Israël soutient totalement la décision du président Trump et espère que ce signe de détermination face aux agissements ignobles du régime de Bachar el-Assad sera entendu non seulement à Damas, mais aussi à Téhéran, Pyongyang et ailleurs», selon son communiqué.

L'opposition syrienne s'est félicitée de la frappe américaine contre une base de l'armée syrienne et a appelé à la poursuite des bombardements jusqu'à «neutraliser la capacité» de l'armée syrienne à lancer des raids contre ses adversaires, a déclaré à l'AFP un porte-parole.

«La Coalition de l'opposition salue la frappe et appelle Washington à neutraliser la capacité [du président syrien Bachar el-Assad] à mener des raids», a indiqué Ahmad Ramadan. «Nous espérons que les frappes continuent», a-t-il ajouté.

Le président américain Donald Trump a personnellement informé son homologue chinois Xi Jinping de la frappe «punitive» qu'il a ordonnée le 6 avril contre la Syrie, selon un responsable américain.

Donald Trump et le président chinois se sont retrouvés le 6 avril pour leur premier face à face dans la résidence du milliardaire américain à Mar-a-Lago, en Floride. Les discussions entamées dans la soirée doivent se poursuivre le 7 avril.

Le président américain Donald Trump a appelé le 6 avril toutes les «nations civilisées» à œuvrer pour faire cesser le bain de sang en Syrie et le terrorisme, peu après avoir ordonné une frappe punitive contre une base aérienne syrienne.

Au cours d'une brève allocution télévisée Donald Trump a accusé «le dictateur syrien Bachar el-Assad [d'avoir] lancé une horrible attaque avec des armes chimiques contre des civils innocents [...] en utilisant un agent neurotoxique mortel».

Trump a affirmé qu'«il est dans l'intérêt vital de la sécurité nationale des Etats-Unis de prévenir et d'empêcher la prolifération et l'usage d'armes chimiques», soulignant «que des années de tentatives de faire changer Assad [avaient] échoué, et échoué dramatiquement».

Son secrétaire d'Etat, Rex Tillerson, a renchéri soulignant que la frappe montrait la volonté du président américain d'agir quand des Etats «franchissaient la ligne».

La Russie a manqué à ses responsabilités en Syrie, a accusé le 6 avril le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, qui assure qu'elle a été avertie à l'avance de la frappe américaine sur une base syrienne pour éviter que ses militaires sur place ne soient touchés.

«Les Russes ont été prévenus à l'avance» de la frappe d'une soixantaine de missiles sur la base aérienne syrienne, via la ligne de communication spéciale établie entre militaires américains et russes pour éviter les incidents en Syrie, a indiqué le porte-parole du Pentagone Jeff Davis.

La frappe américaine sur une base aérienne de l'armée syrienne a fait des victimes, a rapporté une source militaire syrienne, sans préciser s'il s'agissait de pertes humaines ou matérielles.

«L'une de nos bases aériennes dans le centre du pays a été visée à l'aube par un missile tiré par les Etats-Unis, faisant des victimes», a signalé la source citée par la télévision d'Etat, qui avait auparavant qualifié l'attaque d'«agression».

«Cette agression américaine intervient après la campagne médiatique de dénigrement menée par des pays (...) après ce qui s'est passé à Khan Cheikhoun», a déclaré pour sa part l'agence officielle Sana.

Selon un responsable de la Maison Blanche, 59 missiles ont été utilisés dans une frappe contre la base aérienne de Shayrat, qui selon Washington, serait «associée au programme» syrien d'armes chimiques et «directement liée» à l'attaque chimique présumée à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib. 

Les Etats-Unis ont accusé la Syrie d'avoir utilisé un agent neurotoxique de type sarin contre la ville rebelle de Khan Cheikhoun, dans le nord-ouest de la Syrie. Ce bombardement a fait au moins 86 morts.

«Pour ces attaques, le régime Assad a utilisé un agent neurotoxique qui a les caractéristiques du sarin», a affirmé un haut responsable de la Maison Blanche sous couvert d'anonymat, en même temps qu'il annonçait la frappe punitive contre la base aérienne syrienne.

Plus tôt dans la soirée, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU n'avaient pas réussi à se mettre d'accord sur la meilleure réponse à apporter à l'attaque du 4 avril.

La Russie, par la voix de son ambassadeur aux Nations unies, avait mis en garde les Etats-Unis contre une éventuelle intervention militaire contre son allié syrien.

«Si des actions militaires sont lancées, toute la responsabilité reposera sur les épaules de ceux qui auront initié une telle entreprise tragique et douteuse», a déclaré l'ambassadeur russe Vladimir Safronkov à l'issue d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité sur la Syrie.

Les missiles ont été tirés depuis les bateaux de guerre américains USS Porter et USS Ross, actuellement en Méditerranée orientale, a précisé un deuxième responsable américain.

Les frappes ont visé de multiples cibles sur la base, avions, piste, ou pompes à carburant, a-t-il précisé.

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