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Un référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien pourrait être organisé en 2017

Les principales formations politiques de la région autonome kurde irakienne ont réitéré leur volonté d'organiser un référendum sur l'indépendance du Kurdistan. Bagdad et Ankara s'opposent toutefois vigoureusement à l'existence d'un Etat kurde.

Réunis le 2 avril en présence du président du gouvernement régional kurde irakien, Massoud Barzani, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) ont signé un communiqué commun au ton incisif : «La nation du Kurdistan a le droit naturel de décider de son [propre] avenir politique et administratif dans le cadre d'un référendum et d'un Etat indépendant».

Un comité sera mis en place pour engager des discussions avec les autres partis de la région kurde irakienne «pour fixer le calendrier et les modalités pratiques du référendum», est-il également écrit dans le communiqué. Toutefois, le porte-parole du KDP, Mahmoud Mohammed, a d'ores et déjà précisé au média kurde Rudaw que le référendum serait organisé cette année et que des négociations seraient entamées au préalable avec Bagdad et les pays voisins.

En Irak, le gouvernement régional du Kurdistan est une entité politique, fédérale et autonome située dans le nord du pays, reconnue par la Constitution irakienne de 2005. Néanmoins, le degré d'autonomie accordé au Kurdistan irakien ne semble pas suffisant pour de nombreux acteurs de premier plan. En octobre dernier, le Premier ministre du gouvernement régional, Nechervan Idris Barzani, avait par exemple affirmé que les Kurdes insisteraient pour obtenir l'autodétermination dès que la ville de Mossoul serait libérée des djihadistes de l'Etat islamique.

Bagdad et Ankara s'opposent à une partition de l'Irak

Au cours d'une interview exclusive accordée à Rudaw le 29 mars, le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, a affirmé que l'indépendance du Kurdistan n'était «pas dans l'interêt de la nation kurde».

«Je ne suis pas [en faveur] de la séparation de la région du Kurdistan du reste de l'Irak, malgré mon attachement aux droits des nations à l'autodétermination. Nous sommes dans le même pays et dans le même bateau, c'est pourquoi il est nécessaire pour chacun d'entre nous de vivre ensemble et de s'aider mutuellement», a-t-il déclaré. 

De son côté, Ibrahim Kalin, porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan, a répété la semaine dernière qu'Ankara était opposé à toute perspective d'indépendance kurde. «Nous pensons que ce [référendum] serait un faux pas», avait-t-il explicité. 

Le responsable turc avait également ajouté : «Nous ne trouvons pas qu'il soit juste de mettre ce sujet à l'ordre du jour au moment où l'Irak traverse une période compliquée et où il existe des risques sécuritaires régionaux concernant notre lutte contre le PKK [le Parti des Travailleurs du Kurdistan, présent en Turquie et en Syrie] et Daesh».

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