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Ce que l'on sait de l'attentat du métro de Saint-Pétersbourg

Onze personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées par une explosion dans le métro de Saint-Pétersbourg. La police suspecte Akbarjon Djalilov, un kamikaze de 22 ans et originaire du Kirghizstan.

En début d'après-midi, ce 3 avril, un engin a explosé dans une voiture du métro de Saint-Pétersbourg. Onze personnes sont décédées et des dizaines d'autres ont été blessés. L'explosion s'est produite entre deux stations de métro : celle de Sennaïa Plochtchad et celle de Tekhnologuitcheski Institut, sur une ligne très fréquentée du centre de la deuxième ville de Russie. La bombe a éventré l'un des wagons. 

D'après les premiers éléments de l'enquête rapportés par l'agence Interfax, la bombe aurait été actionnée par un kamikaze à l'intérieur du wagon. Selon les services de sécurité kirghizes, c'est un citoyen russe né au Kirghizstan qui a perpétré l'attaque. Si les autorités kirghizes ont pour l'heure refusé de dévoiler son identité, l’AFP et Reuters précisent qu'il s'agit d'Akbarjon Djalilov, âgé de 22 ans. Son nom avait déjà été évoqué dans les médias russes, et sa photo diffusée sur les réseaux sociaux.

Une vidéo amateur filmée quelques secondes à peine après l'explosion de la bombe témoigne de la panique dont sont saisis les passagers qui tentent de quitter la rame. On peut y voir certaines personnes en aider d'autres à s'extraire du wagon, les portes ne fonctionnant plus. Des victimes sont traînées au sol afin de les éloigner du train.

Le conducteur de la rame «a bien agi dans ces circonstances. L'explosion s'est produite dans le tunnel entre deux stations, mais le conducteur a conduit la rame jusqu'à la station suivante, ce qui a permis l'évacuation», a souligné le Comité d'enquête russe, précisant que les soins avaient ainsi pu être apportés plus rapidement aux victimes.

Selon l'agence Interfax, une caméra de surveillance a filmé l'auteur présumé de l'attentat et la bombe se serait trouvée dans un attaché-case.

Un autre dispositif explosif a par ailleurs été découvert et désamorcé par les services de déminage dans une autre station du métro pétersbourgeois. Selon une source citée par l'agence de presse RIA Novosti, les engins explosifs seraient «artisanaux et de faible capacité». 

De type «shrapnel» selon l'agence Interfax, la bombe qui n'a pas explosé semble en effet être remplie de billes d'acier. Le dispositif contenait près d'un kilogramme de matière explosive, selon l'agence Interfax, et avait été dissimulé derrière un extincteur.

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Les images et vidéos des instants qui ont suivi l'explosion et qui ont été diffusées sur les réseaux sociaux montrent une voiture de métro éventrée, ainsi que de la poussière et de la fumée envahissant les couloirs de la station Sennaïa Plochtchad.

Les forces de l'ordre ainsi que les secours sont immédiatement intervenus et ont bouclé la totalité du métro de Saint-Pétersbourg. A Moscou, des mesures de sécurité exceptionnelles ont été mises en place.

Vladimir Poutine, qui se trouvait justement dans la capitale de la Russie impériale à l'occasion d'une rencontre avec des journalistes russes, a exprimé ses condoléances aux familles des victimes. Le gouverneur de Saint-Pétersbourg, Andreï Kibitov, a pour sa part décrété trois jours de deuil.

«Les pouvoirs fédéraux et locaux vont faire tout leur possible pour assurer leur soutien aux blessés», a précisé le chef de l'Etat russe qui a par ailleurs souligné que les causes de l'explosion «[restaient] à déterminer». «Toutes les pistes, y compris terroristes sont examinées», a conclu Vladimir Poutine.

Le Comité d'enquête russe a pour sa part annoncé l'ouverture d'une enquête pour «acte terroriste». Une équipe d'enquêteurs a été dépêchée à Saint-Pétersbourg. 

Au plan international, les réactions de dirigeants se sont multipliées. «Horrible, cela arrive dans le monde entier, c'est une chose absolument horrible», a déclaré Donald Trump en réponse à une question sur cette attaque. Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères a quant à lui fait état de sa solidarité avec les familles des victimes.

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La Russie sous menace terroriste

Cette explosion intervient alors que Daesh avait appelé à frapper la Russie après le début de son opération antiterroriste en Syrie, aux côtés des forces de Bachar el-Assad, à partir de la fin septembre 2015.

Le pays a depuis été victime de plusieurs attaques mais dans des régions périphériques, les services de sécurité russes annonçant à plusieurs reprises avoir démantelé des cellules djihadistes qui s'apprêtaient à frapper Moscou et Saint-Pétersbourg.

Les transports en communs russes ont été la cible d'attentats à plusieurs reprises. En 2013, deux attentats suicides à Volgograd, dans le sud du pays, avaient fait 34 morts, quelques semaines avant les Jeux olympiques de Sotchi.

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