«L'Observatoire syrien des droits de l'homme [OSDH] n'est pas sur le terrain mais est situé à Londres. Même s'il a effectivement un bon réseau sur le terrain, tout ce qu'il relate ne reflète pas la vérité», a déclaré le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Sebastian Fischer, le 31 mars.
«Ceux qui leur donnent des informations spécifiques ont leurs propres intérêts à ce que ces informations soient présentées au public d'une façon particulière», a-t-il également fait remarquer.
Sebastian Fischer a tenus ces propos critiques après que l'OSDH, citant des données fournies par les services de renseignement allemands, a fait état d'une frappe menée «par des avions de chasse qui appartiendraient à la coalition internationale» sur une école du village d'Al-Mansour, près de Raqqa, bastion syrien de Daesh, le 20 mars. Selon l'organisme, le bombardement aurait tué au moins 33 civils.
Une information démentie par Steffen Seibert, chef de l'office de presse du gouvernement allemand, qui a assuré qu'elle n'avait «pas de fondement» et que les autorités allemandes ne disposaient pas de «données précises sur d'éventuelles victimes spécifiques».
De son côté, le Pentagone a indiqué dans un communiqué de presse : «Nous n'avons pas d'indication qu'une frappe aérienne a touché des civils près de Raqqa, comme le prétend l'Observatoire syrien des droits de l'homme.»
Géré depuis le Royaume-Uni par le seul Rami Abdel Rahman, qui se targue de disposer d'un réseau de sources sur le terrain, l'Observatoire syrien des droits de l'homme est l'une des principales sources des agences de presse et des médias occidentaux sur le conflit en Syrie.
Pourtant, la crédibilité de l'organisme est régulièrement mise en doute. L'OSDH est entre autres accusé de relayer des informations invérifiables, issues de sources anonymes, mais également d'entretenir un parti pris anti-Assad. Lors d'un entretien avec RT, Rami Abdel Rahman avait reconnu que son dernier voyage en Syrie remontait à 15 ans.