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Ex-chef de la cyber-sécurité britannique : l'attentat de Londres risque d'accroître la surveillance

Les parlementaires du Royaume-Uni comptent-ils «profiter» de l'attentat de Westminster du 22 mars pour renforcer les mesures de surveillance intérieure ? C'est ce que pense l'ancien responsable de la sécurité informatique du gouvernement britannique.

«Il y a en ce moment un débat au Parlement au sujet de la "snooper’s charter" [surnom d'une loi sur le renseignement de 2016] et des pouvoirs de l'Etat, et je pense qu'ils [les parlementaires] essaient d'exploiter l'actualité pour tirer le débat dans leur sens», a mis en garde sur les ondes de la BBC, le 27 mars, le major-général Jonathan Straw, ancien chef de la cyber-sécurité du ministère de la Défense britannique. 

Selon l'ex-haut responsable, rendre accessible aux autorités les messages confidentiels de WhatsApp ou d'autres applications, comme le souhaite le gouvernement, aiderait les criminels ou les espions étrangers à les intercepter. Quant aux terroristes, assure-t-il, ils trouveront rapidement de nouvelles méthodes de communication confidentielles.

Jonathan Straw réagissait à des déclarations du secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Amber Rudd, sur l'extension des capacités de surveillance de l'Etat. La ministre juge «totalement inacceptable» que les autorités n'aient pas pu avoir accès aux messages cryptés envoyés par le terroriste de Westminster via WhatsApp. L'auteur de l'attaque meurtrière du 22 mars, en effet, avait utilisé cette plateforme de discussion instantanée quelques minutes avant son passage à l'acte.

Celle-ci garantit, depuis l'an dernier, «le chiffrement total de bout en bout» de ses conversations. La filiale de Facebook avait assuré en avril 2016 que personne ne pourrait lire les messages envoyés via son application – «Pas les cybercriminels. Pas les pirates. Pas les régimes oppressifs. Pas même [WhatsApp]».

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