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«De parfaites femmes au foyer» : une émission sur les femmes de l'Est fait scandale en Italie

Tempête médiatique en Italie après qu'une émission a tenté de résoudre le mystère selon lequel les Italiens préféreraient les femmes de l'Est. Accusé de véhiculer des stéréotypes racistes et sexistes, l'émission de la Rai a immédiatement été arrêtée.

En Italie, la très populaire émission Parliamone... sabato («Parlons-en samedi») sur la chaîne de télévision publique Rai, s'est attirée les foudres des associations féministes et des internautes. En cause, un sujet sur les femmes de l'Est de l'Europe intitulé : «Voleuses de mari ou femmes parfaites ?»

Le programme télévisuel est formel : les Italiens préfèrent les femmes de l'Est. Au delà des Italiens, c'est d'ailleurs un trait «partagé par les hommes du monde entier», précise un intervenant – manifestement expert du sujet – qui avance un argument imparable : même le président des Etats-Unis Donald Trump est marié à une femme née en Slovénie.

Et peu importe si le présentateur, souhaitant abonder dans le sens de l'expert, se trompe de quelques kilomètres en prenant pour exemple l'ancienne compagne d'un acteur italien, Anita Ekberg, une... Suédoise.

Les raisons ne manquent pas, nous apprend le petit écran, de choisir une petite amie en provenance de l'Est de l'Europe. Il se permet même de les lister sur un écran géant sur le plateau. Il faut donc savoir que les femmes de l'Est qui sont «toujours sexy» disposent d'une autre qualité essentielle pour nos voisins transalpins, elles «pardonnent l'adultère».

Ce sont en outre «de parfaites femmes au foyer qui apprennent les tâches domestiques très jeunes», elles ont le bon sens de «laisser leur mari décider», après avoir donné la vie «elles redeviennent fines», et pour couronner le tout, elles «ne pleurnichent pas».

L'émission arrêtée suite au déferlement de réactions outrées

La twittosphère a réagi avec fracas, jugeant l'émission «raciste et misogyne», même selon les standards de la télévision italienne.

L'association féministe Non Una di Meno a déclaré que «la violences [contre les femmes] passait aussi par les médias».

«En fait, l'émission décrit les femmes de l'Est comme des esclaves et des machines sexuelles», résume un internaute.

Un autre s'insurge de devoir payer pour ce type de programme, la Rai étant une chaîne publique.

Dans le monde politique, la présidente de la Chambre des députés, Laura Boldrini, s'est plainte auprès de l’agence Reuters : «C’est inacceptable dans une émission de télévision que les femmes soient présentées comme des animaux domestiques pour juger de leur humilité, de leur obéissance et de leur servilité.»

La Rai a réagi par l’intermédiaire de son directeur général, Antonio Dall’Orto. Ce dernier a affirmé que l’émission Parliamone... sabato était allée à l’encontre des valeurs de la chaîne publique et de sa ligne éditoriale, et a annoncé l’arrêt immédiat et définitif de l'émission.

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