«J’ai reçu l’autorisation du ministère de la Justice de confirmer que le FBI, dans le cadre de notre mission de contre-espionnage, enquête sur les tentatives du gouvernement russe de s’ingérer dans l’élection présidentielle de 2016», a déclaré James Comey, le patron du FBI, lors d’une audition conjointe avec le chef de la NSA Mike Rogers devant la Chambre des représentants ce 20 mars. «Cela inclut des investigations sur la nature de tout lien entre des individus liés à l’équipe de campagne Trump et le gouvernement russe, et pour déterminer s’il y a eu coordination entre la campagne et les efforts russes», a-t-il ajouté.
Néanmoins, alors qu'on les interrogeait sur l'hypothèse d'une modification par la Russie des résultats de l'élection dans certains Etats, James Comey et Mike Rogers ont répondu catégoriquement par la négative. Autre précision de la part des deux hauts fonctionnaires : ils ne disposent d'«aucune information» concernant d'éventuelles écoutes contre Donald Trump. Ce dernier avait récemment accusé Barack Obama de l'avoir mis sur écoute alors qu'il était encore candidat des Républicains. «Avec tout le respect que j'ai pour les tweets du président Donald Trump, nous n'avons pas d'informations qui puissent les appuyer», a conclu James Comey.
C'est la première fois que le chef du FBI James Comey et son homologue de l'agence de surveillance des communications NSA, Mike Rogers, s’exprimaient publiquement sur ce sujet. Mais aucun détail supplémentaire ne devrait filtrer, car l’enquête est «en cours et classée», a expliqué le chef du FBI. Seuls les membres de la commission du renseignement du Congrès américain ont été informés de certains éléments de l'enquête. Celle-ci recouvre un périmètre assez large puisqu'elle a pour mission d'élucider d'éventuels piratages du parti démocrate attribués par Washington à Moscou, les fuites d'informations classifiées dans la presse, et de présumés contacts entre des responsables russes et l'entourage du milliardaire républicain.
Réagissant à cette audition, Donald Trump a publié une série de messages sur Twitter afin de rappeler qu'il dément formellement tout lien avec la Russie. «Cette histoire est une "fake news" et tout le monde le sait», s'est-il notamment indigné.
Les liens de l'entourage de Donald Trump avec la Russie font l'objet de toutes sortes de spéculations depuis l'élection du 8 novembre dernier, malgré les réfutations catégoriques de Donald Trump. Le 19 mars dernier, le président de la Commission du renseignement de la Chambre des représentants américaine, Devin Nunes, avait déclaré n'avoir constaté aucune «preuve de collusion» entre l'entourage de Donald Trump et la Russie, qui aurait pu tenter d'influencer l'élection américaine en faveur du candidat républicain.