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Référendum turc : de nombreux comptes Twitter, dont celui de Bercy et de RT, piratés

De nombreux comptes Twitter d'organisations humanitaires, de médias, d'institutions ou de personnalités ont été piratés avec des messages rédigés en turc. On soupçonne des hackers favorables à la réforme constitutionnelle défendue par Erdogan.

La crise diplomatique opposant le gouvernement turc aux autorités allemandes et néerlandaises dans le cadre de la campagne référendaire destinée à promouvoir la réforme constitutionnelle portant renforcement des pouvoirs du président de la République de Turquie se poursuit. Des hackeurs ont piraté des comptes Twitter en postant des messages favorables au président Erdogan. 

Le compte de RT Espagnol a notamment été victime de ces attaques. Ainsi, un message contenant des mots dièses turcs signifiant «AllemagneNazie» et P«ays-BasNazis» ont été posté à l'insu des administrateurs. 

«Voici une petite claque ottomane pour vous. endez-vous le 16 avril. Vous voulez savoir ce que j'ai écrit ? Apprenez le turc», indiquaient les messages, ornementés d'une svastika nazie, et suivis d'une vidéo montrant des extraits de discours du président turc.  

Le compte du ministère français de l'Economie a aussi été victime de l'attaque. Bercy a confirmé à l'AFP que son compte Twitter avait été piraté. «Le problème a été résolu», a-t-on précisé.

Une multitude de comptes ont été piratés, dont celui de l'UNICEF, de la BBC, d'Amnesty International ou encore celui d'Alain Juppé, de l'ancien champion de tennis Boris Becker ou encore du club de football du Borussia Dortmund.

Le PDG de l'application Twitter Counter a confirmé un piratage et a déclaré ouvrir une enquête. «Nous avons ouvert une enquête sur le sujet. Avant toute conclusion, nous avons déjà pris des mesures pour contenir de tels piratages sur les comptes de nos utilisateurs», a précisé le patron de cette société qui se présente comme le premier fournisseur de statistiques sur Twitter

De son côté, le porte-parole de Twitter a affirmé que le piratage des comptes était dû à une application tierce. «Nous avons rapidement localisé la source qui était limitée à une application tierce», a dit par courriel à l'AFP un porte-parole de Twitter, précisant que les autorisations accordées à cette application avaient été «immédiatement retirées».

Les Pays-Bas avaient interdit, les 11 et 12 mars, la tenue de meetings pro-Erdogan sur leur sol. Ces annulations de rassemblements s'étaient accompagnées d'une interdiction pour le chef de la diplomatie turque d’atterrir aux Pays-Bas, et d'une expulsion de la ministre turque de la Famille du territoire néerlandais

Le 2 mars, les autorités allemandes ont empêché la tenue de deux meetings qui devaient se tenir sur leur sol, auxquels des ministres turcs devaient participer. Recep Tayyip Erdogan avaient alors réagi en comparant les méthodes du gouvernement allemand à des «pratiques nazies». 


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