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Assad : en décernant un Oscar aux «Casques Blancs», l’Occident récompense Al-Qaïda

Dans une interview à la chaîne chinoise Phoenix TV, le président syrien a déploré que l'Oscar du meilleur court métrage documentaire ait été remporté par le film d’Orlando Van Einsiedel «Les Casques Blancs», estimant que l’Oscar était «politisé».

«C’est un événement sans précédent pour l’Occident. Nous devons tout d'abord féliciter le Front al-Nosra pour avoir remporté son premier Oscar», a ironisé Bachar el-Assad en répondant aux questions du journaliste de la chaîne chinoise Phoenix TV concernant le film Les Casques Blancs, réalisé par Orlando Van Einsiedel et lauréat de l'Oscar du meilleur court métrage documentaire.

«L’histoire des Casques blancs est très simple, c’est un lifting du Front al-Nosra en Syrie, afin de transformer leurs vilains visages en des traits plus humains, c’est tout. Vous avez plusieurs vidéos sur internet – et bien sûr des images diffusées par les Casques blancs eux-mêmes – qui les accusent de terrorisme, où l’on voit des personnes portant des casques blancs se congratuler devant des corps de soldats syriens», a poursuivi le président Assad.

«L’Occident décerne un Oscar à Al-Qaïda, c’est incroyable et c’est une autre preuve que les Oscars, le prix Nobel… sont autant de récompenses politisées. C’est comme cela que je le vois», a-t-il conclu, en rappelant que le Front Fateh al-Cham, ex-Front al Nosra, est une branche syrienne d’Al-Qaïda.

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Le documentaire The White Helmets (Les Casques Blancs) dure 40 minutes et présente «le travail périlleux de ces bénévoles qui bravent les bombes pour secourir des civils dans le carnage de la guerre civile syrienne». Principalement financée par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, l'organisation humanitaire a bénéficié d'une certaine exposition médiatique en Occident, en dépit des accusations régulièrement portées à son encontre, notamment concernant ses liens avec des groupes terroristes, dont le Front al-Nosra, ainsi que son véritable rôle sur le terrain.

Le prix décerné au court métrage a aussi suscité des interrogations, notamment auprès du géopolitologue Patrick Henningsen : «Le film en lui-même n'est pas un véritable documentaire, puisque l'intégralité des images utilisées ont été fournies aux producteurs par les Casques blancs eux-mêmes : l'équipe de production chez Netflix n'a filmé aucune des prétendues scènes de sauvetage».

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