Berlin entend aider les trois pays baltes, l’Estonie, la Lituanie et la Lettonie, à mettre en place des médias russophones afin de lutter contre «la désinformation systématique» provenant des chaînes russes qui diffusent dans la région. La diplomatie allemande a procédé à cette annonce peu avant la tournée de Sigmar Gabriel, ministre des Affaires étrangères, en Suède et dans les pays baltes entre le 27 février et le 5 mars.
«Los de son voyage, Sigmar Gabriel engagera ce que nous nous déjà commencé l’année dernière dans les pays baltes […] pour faire face aux "fake news" russes», a annoncé Martin Schaefer, porte-parole du ministère.
L’objectif principal de l’initiative est de créer des stations de radio et des chaînes de télévision diffusant en russe qui seraient «intéressantes pour les russophones vivant dans les trois pays baltes». Elles présenteront les actualités «d’une façon différente» de celle des médias russes.
L’Allemagne a rejoint le mouvement de lutte contre le phénomène des «fake news». Ce terme a pris de l'ampleur depuis que Donald Trump l'a utilisé pour qualifier un pseudo-rapport le concernant dont disposerait la Russie pour le faire chanter. Il a été repris a posteriori pour qualifier les informations faisant état d'une possible ingérence russe dans le processus électoral.
Berlin accuse également Moscou de tenter d'intervenir «dans les élections législatives» allemandes qui auront lieu en septembre prochain. Les services de sécurité allemands créeront à cet effet un centre spécial de lutte contre la désinformation et les «fake news». Début février, le renseignement allemand avait toutefois reconnu qu'il n'était pas parvenu à apporter la preuve d'une ingérence de la Russie dans la vie politique allemande.
La décision de mettre en place des médias russophones dans les pays baltes va de pair avec d’autres activités «défensives» contre une soi-disant «agression russe», à commencer par la construction d'un mur en Lituanie à la frontière avec la Russie jusqu'au déploiement dans la région de militaires et de chars de l’OTAN.
Moscou dément pour sa part toute accusation d'agression, souligant que le renforcement militaire de l’Alliance atlantique dans l’Est de l’Europe – le plus important depuis la fin de la guerre froide – minait la sécurité dans la région.