Une cinquantaine de proches des victimes de l'attentat terroriste du 19 décembre à Berlin ont été reçues à huis clos par le président allemand, Joachim Gauck, et le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière. Ces personnes auraient reproché aux autorités de les avoir abandonnées, a rapporté The Guardian dans son édition du 22 février.
Ces familles de victimes estimeraient avoir été négligées par les autorités, alors qu'elles traversaient un moment particulièrement pénible. Elles auraient par exemple expliqué au président et au ministre de l'Intérieur que l'Etat allemand aurait tardé à leur envoyer des condoléances officielles, ne recevant dans un premier temps que des factures envoyées par l'hôpital pour l'identification des corps.
De plus, ces proches de victimes reprocheraient aux autorités de ne pas avoir planifié de cérémonie commémorative officielle, deux mois après l'attaque terroriste. Ils auraient également rappelé avoir été exclus du service religieux organisé le 25 décembre en hommage aux victimes dans l’Eglise du Souvenir, à Berlin.
Précédemment, certaines familles de victimes avaient fait part de leur amertume dans des médias allemands, reprochant par exemple aux autorités de s'être davantage focalisées sur le terroriste responsable de l'attentat, que sur les victimes.
«Le Bundestag n'était même pas prêt à interrompre la trêve [parlementaire] de Noël pour observer une minute de silence. Les politiciens ont expliqué que nous devions retourner à une vie normale le plus tôt possible. Mais cela ne sera jamais possible pour les proches [des victimes]», avait par exemple indiqué à Der Tagsspiegel, Petra K., une personne ayant perdu un être cher lors de l'attentat.
Pour rappel, ce n'est qu'un mois après l'attentat de Berlin qu'une minute de silence en hommage aux victimes a été observée au Bundestag, soit le 19 janvier.
L'attaque terroriste, perpétrée le 19 décembre dans le marché de Noël de Berlin et revendiquée par l'Etat islamique avait causé la mort de 12 personnes, écrasées par un camion qui avait foncé sur la foule. Anis Amri, le terroriste responsable du massacre, avait été abattu par les forces de police italiennes au nord de Milan le 23 décembre.