International

WikiLeaks «ne répondra pas à la pression» des candidats à l'élection présidentielle équatorienne

Alors que les deux principaux candidats à la présidence équatorienne n'ont pas hésité à critiquer Julian Assange, ce dernier pourrait faire face à une remise en cause de l'asile qui lui a été accordé en 2012 par l'ambassade d'Equateur à Londres.

Dans un message publié le 21 février sur son compte Twitter, Julian Assange a affirmé être prêt à discuter avec Lenin Moreno et Guillermo Lasso, les deux principaux candidats à la présidence équatorienne. Il a toutefois précisé que le célèbre site lanceur d'alerte «ne répondra pas à la pression» et a rappelé que les publications de WikiLeaks s'effectuaient à partir de l'Union européenne, et non de l'Equateur.

Réfugié à Londres depuis 2012 dans l'ambassade d'Equateur, Julian Assange doit néanmoins faire face à un avenir incertain. Si les résultats définitifs du premier tour des élections présidentielles équatoriennes ne sont pas encore connus à l'heure où nous écrivons, les deux principaux candidats se sont illustrés par une fermeté affichée envers le lanceur d'alerte.

Le candidat conservateur de l'opposition, Guillermo Lasso, s'est par exemple engagé à expulser le lanceur d'alerte hors de l'ambassade. «Les Equatoriens ont payé un coût qu’ils ne devraient pas supporter», avait-il justifié dans les colonnes du Guardian.

Son rival, Lenin Moreno, héritier désigné du président sortant Rafael Correa et arrivé en tête des premiers résultats, n'a pas proposé une solution aussi radicale. Il a cependant tenu à mettre en garde le fondateur de WikiLeaks.

«Une chose certaine, c'est qu'Assange devra réduire son ingérence dans la vie politique des nations avec lesquelles nous avons des relations amicales», avait-t-il notamment indiqué le 20 février, dans une interview accordée à RT en espagnol. Lenin Moreno avait souligné qu'il faisait référence à la manière dont le fondateur de WikiLeaks s'était «ingéré dans la campagne présidentielle des Etats-Unis». Il avait même précisé : «Je pense que personne ne devrait faire ça lorsqu'il se trouve dans une ambassade.» 

Le fondateur du site WikiLeaks qui diffuse pour le grand public des documents officiels à caractère confidentiel, vit réfugié dans l’ambassade d’Equateur à Londres depuis juin 2012 après avoir reçu le droit d'asile de Quito. Un moyen d’éviter de répondre d’accusations de viol devant la justice suédoise, qu'il a pourtant toujours réfutées. 

Julian Assange redoute en particulier que Stockholm ne profite de sa présence sur le territoire suédois pour l’extrader aux Etats-Unis où il pourrait écoper d’une peine de prison à perpétuité en raison de la publication par WikiLeaks de documents classifiés.

Lire aussi : Avocate de Julian Assange : «On ne voit pas de lumière au bout du tunnel»