International

Le nouveau missile balistique russe pourra «déchirer en morceaux» le système antimissile américain

Alors que le développement du missile RS-28 Sarmat se poursuit, le vice-Premier ministre russe, Dmitri Rogozine, a précisé que l’armée russe sera bientôt équipée de nouvelles armes capables de balayer le système américain de défense aérienne.

«Ces armes feront bientôt leur apparition au sein de nos forces armées», a déclaré Dmitri Rogozine, vice-Premier ministre russe, au cours d'une interview accordée à la chaîne de télévision russe Rossiya 1, le 19 février. En charge de l'industrie de défense, l'intéressé n'a pas précisé le nom du nouveau missile balistique intercontinental (ICBM en anglais) dont il parlait, mais a néanmoins indiqué que cette arme avait la capacité de perforer n'importe quel système américain de défense aérienne. 

«Nous pouvons déchirer en morceaux leurs défenses aériennes ; à part les provocations, [le bouclier américain de défense antimissile] ne nous pose aucune menace militaire sérieuse à l'heure actuelle», a-t-il ajouté. Certains médias ont alors indiqué que l'ICBM mentionné par Dmitri Rogozine correspondait vraisemblablement au missile balistique intercontinental lourd RS-28 Sarmat, une arme dont le développement est inscrite au programme de modernisation de l'arsenal nucléaire russe.

Le vice-Premier ministre russe a également décrit comme «très fiables» les missiles SS-18 Satan qui équipent actuellement les forces russes de dissuasion nucléaire. Il a précisé que ces missiles, dont la conception date de l'ère soviétique, resteront en service jusqu'à ce que les nouveaux équipements militaires soient opérationnels. 

Ce missile balistique intercontinental RS-28 Sarmat est en fin de phase de développement dans le bureau de construction des missiles balistiques Makeev. Il pèsera au moins 100 tonnes et sera capable de transporter, sur n'importe quelle trajectoire, une charge utile pouvant atteindre 10 tonnes.

Depuis le mois de mai dernier, les Etats-Unis ont déployé dans le sud de la Roumanie, sur la base de Deveselu, des missiles intercepteurs de type SM-2. Ce dispositif antimissile est l'une des composantes du bouclier antimissiles de l'OTAN, déployé en place en Europe de l'Est. Si l'Alliance atlantique avait présenté ce dispositif comme un moyen de défense contre une éventuelle attaque de l'Iran, le Kremlin s'était pour sa part inquiété de la possibilité de modifier en toute discrétion le site antimissile de Deveselu afin d'être en mesure de tirer des missiles de longue portée Tomahawk contre la Russie. 

En parallèle, l'OTAN a également envoyé de nouvelles troupes en Europe orientale, malgré les protestations répétées de Moscou, qui y voit une menace pour sa sécurité. Ainsi, début janvier, 2 800 unités d'armement (dont des chars Abrams), ainsi que 4 000 militaires américains se sont rendus en Pologne pour participer à des exercices militaires. Ils ont ensuite été répartis dans sept pays : la Lituanie, l'Estonie, la Lettonie, la Bulgarie, la Roumanie et l'Allemagne.

Lire aussi : «Missile en approche» : quand un message d'alerte sème la panique dans une base américaine