«Nous annonçons une nouvelle phase de l'opération, nous allons libérer la partie ouest de Mossoul», a affirmé Haider al-Abadi dans une brève déclaration télévisée. «Nos forces entament la libération des citoyens de la terreur de Daesh», a-t-il ajouté.
Les forces fédérales irakiennes avaient lancé, le 17 octobre dernier, une vaste offensive pour reprendre Mossoul, dernier bastion des djihadistes de Daesh en Irak. Après des semaines d'âpres combats, elles ont repris, en janvier, le contrôle de la partie est de la ville conquise par l'Etat islamique en 2013.
La partie occidentale de Mossoul est plus petite que sa partie orientale, mais elle est plus densément peuplée et c'est là que se trouvent certains des points d'appui des djihadistes.
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On s'attend à ce que les troupes de la police fédérale et du ministère de l'Intérieur irakiens entament la nouvelle phase de l'offensive en se dirigeant sur l'aéroport de Mossoul, situé à la périphérie sud de la ville, à l'ouest du Tigre, le fleuve qui traverse la ville.
Des milliers d'enfants menacés
Les forces irakiennes ont repris deux localités situées au sud de Mossoul, a annoncé le général Abdoulamir Yarallah dans un communiqué, Athbah et Al-Lazzagah sur la route de l'aéroport.
Reste que près de 350 000 enfants sont pris au piège dans la partie ouest de Mossoul, a prévenu l'ONG britannique Save the Children. Elle a appelé les forces irakiennes et leurs alliés à «tout faire pour les protéger». «Des couloirs d'évacuation sécurisés pour les civils doivent être établis aussi rapidement que possible», a insisté Maurizio Crivallero, le directeur de l'ONG pour l'Irak.
«Combats maison par maison»
Assiégé dans son dernier bastion en Irak, Daesh oppose depuis quatre mois une farouche résistance de l'endroit où son leader, Abou Bakr al-Bagdadi, avait proclamé un «califat» en juin 2014.
Après avoir ratissé et sécurisé les environs de Mossoul, il a fallu plus de deux mois aux forces d'élite irakiennes – les unités du service de contre-terrorisme – pour reprendre, fin janvier, le contrôle de la rive est de Mossoul.
Dans la partie ouest, l'entrelacs de ruelles de la vieille ville rendra très difficile le passage des véhicules militaires, ralentissant l'avancée des forces fédérales, avertissent les observateurs.
La bataille pour l'ouest de Mossoul «risque d'être plus difficile, avec des combats maison par maison, plus sanglants et à plus grande échelle», met en garde Patrick Skinner, du Soufan Group Intelligence Consultancy.
Les djihadistes pourraient par ailleurs jouir d'un plus grand soutien de la part des habitants de la rive ouest du Tigre, majoritairement sunnites.
«La résistance de l'EI pourrait s'avérer plus importante dans cette zone et il sera plus difficile, mais de la plus grande importance, de nettoyer entièrement Mossoul des réseaux [djihadistes] après sa reprise», indique Emily Anagnostos, de l'Institute for the Study of War.
La reprise de Mossoul mettrait fin à la présence de Daesh en Irak et porterait un coup fatal au «califat». Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi avait affirmé, fin décembre, qu'il faudrait trois mois pour chasser Daesh du pays.