Le ministre brésilien de la Défense, Raul Jungmann, a annoncé en conférence de presse le 14 février que 9 000 hommes avaient été mobilisés pour renforcer la sécurité à Rio de Janeiro, des manifestations de familles de policiers perturbant le maintien de l'ordre à l'approche du Carnaval.
«La situation n'échappe pas à notre contrôle, il n'y a pas de désordre dans les rues. Les manifestations n'ont pas empêché les policiers de travailler. La situation est très différente à Espirito Santo. Ici, l'armée est en troisième ligne, en réserve, pour parer à toute éventualité», a précisé le ministre brésilien.
Le dispositif détaillé par le ministre brésilien de la Défense prévoit l'utilisation des militaires surtout dans des zones périphériques, loin des défilés, même si des fusiliers marins seront déployés dans les quartiers touristiques.
L'armée avait été initialement déployée jusqu'au 22 février, soit deux jours avant l'ouverture officielle du Carnaval, mais le dispositif pourra être prolongé par le ministère. Selon les prévisions de la mairie de Rio, le Carnaval – qui aura lieu du 24 au 28 février –devrait attirer 1,1 million de visiteurs.
Le Brésil confronté à un puissant mouvement de grève et aux représailles des trafiquants de drogue
Les agents de police n'ayant pas le droit de faire grève, des familles de policiers militaires bloquent depuis le 10 février l'accès de certaines casernes de Rio pour réclamer de meilleures conditions de travail et le paiement de salaires impayés.
Un mouvement similaire a également lieu depuis une dizaine de jours dans l'Etat voisin d'Espirito Santo, entraînant l'envoi de plus de 3 000 soldats pour faire face à une vague de violence qui a fait plus de 140 morts, selon le syndicat de la police locale.
A Rio, les autorités assurent que les patrouilles ont pu être assurées normalement, le mouvement étant plus limité, mais le gouverneur de l'Etat de Rio de Janeiro, Luiz Fernando Pezao, a demandé le renfort de l'armée pour faire face à l'afflux massif de touristes à l'approche du Carnaval.
Par ailleurs, des dizaines d'autobus ont été incendiés dans deux villes du sud-est du Brésil, dont dix à Belo Horizonte, dans l'Etat de Minas Gerais, et 21 dans un terminal à Sao José dos Campos, près de Sao Paulo.
Le porte-parole de la police de Belo Horizonte a expliqué à l'AFP que ces actes de vandalisme correspondaient à des «représailles de trafiquants de drogues» après une importante saisie de stupéfiants dans la région.