«Si les Américains sont sincères, bien sûr, ils sont bienvenus. Comme tout autre pays, nous voulons gagner et lutter contre les terroristes», a déclaré le président syrien Bachar el-Assad dans une interview donnée à Yahoo News dans son palais présidentiel. «Les troupes sont une partie de la coopération mais on ne peut pas parler de déploiement de troupes sans définition d'une position politique claire vis-à-vis non seulement du terrorisme, mais aussi face à la souveraineté de la Syrie, l’unité de la Syrie. Cela doit être [résolu] via le gouvernement syrien», a-t-il expliqué.
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En même temps, le chef de l’Etat syrien a accusé Washington d’intervenir dans les affaires internes de son pays et de soutenir les extrémistes qui pourraient par la suite rejoindre Daesh. «Qui a soutenu Daesh ?», s’est-il demandé. «Nous ne l’avons pas créé. C’était vous qui l’avez créé, les Etats-Unis ont créé tout ce chaos. Qui soutenait les rebelles et les qualifiait de "rebelles modérés" quand ils rejoignaient les rangs de Daesh et du Front Al-Nosra en Syrie ? Nous ne l’avons pas fait. Ce sont des faits, c’est la réalité», a déclaré sans ambages Bachar el-Assad.
Bachar el-Assad soutient Trump dans sa politique migratoire
Reste que le président syrien a soutenu le décret anti-immigration de Donald Trump interdisant l’entrée sur le territoire américain aux citoyens de sept pays majoritairement musulmans, parmi lesquels figure la Syrie.
Bachar el-Assad estime qu'il y a «certainement» des terroristes parmi la masse de réfugiés pacifiques qui ont quitté le pays. «Il ne s’agit pas d’un nombre [de terroristes] considérable, parce qu’un nombre considérable n’est pas nécessaire pour commettre des atrocités», a-t-il précisé en se référant aux photos de combattants armés syriens arrivés aux Etats-Unis en tant que réfugiés.
«Les médias occidentaux déforment les informations sur la Syrie»
Pendant les six années du conflit syrien, toutes les parties impliquées ont été accusées d’atrocités et de violations des droits de l’homme, et Bachar el-Assad a reconnu que les forces gouvernementales avaient commis des «erreurs». Mais il a ajouté que les médias occidentaux déformaient les informations sur les bombardements intentionnels des hôpitaux et des civils par les militaires syriens.
«Pourquoi devaient-ils bombarder un hôpital ? Pouvez-vous convaincre vos lecteurs que nous avons un intérêt de bombarder des hôpitaux ? Il est prouvé que c’était un mensonge. Chaque fois qu’ils parlent de bombardement des hôpitaux, ils disent que c’était le dernier hôpital d'Alep-Est [...] ou aussi : "Ils ont bombardé le dernier hôpital"», a expliqué le président syrien.
«Nous vivons à une époque de "fake news"»
Dans son interview, Bachar el-Assad a également évoqué le dernier rapport d’Amnesty International sur les tortures et les exécutions de masse présumées de prisonniers politiques dans des prisons syriennes.
«Alors, Amnesty International en sait plus que moi sur la Syrie ?», s’est-il demandé. «Ils n’ont pas été en Syrie. Ils basent leurs rapports sur des allégations. Ils peuvent citer n’importe qui, peu importe quel soit son poste. Aujourd’hui, on peut tout falsifier. Nous vivons à une époque de "fake news"», a déploré le président syrien.