En pleine bataille pour la libération de Mossoul, un chercheur de l'université d'Harvard embarqué avec les troupes irakiennes a mis la main sur un document de l'Etat islamique, à la mi-janvier 2017, publié par le New York Times. Celui-ci établit une liste précise et froidement détaillée de toutes les opérations menées par l'organisation terroristes sur place au cours des derniers mois : type de mission (espionnage, bombardement, entraînement), lieu (campagne, ville), détails techniques et bilans des opérations...
Ecrit en anglais et en arabe, ce document apporte un témoignage bluffant de la rapidité surprenante avec laquelle l'Etat islamique est parvenu à développer un programme de drones d'envergure - et bien souvent capable de nuire efficacement aux troupes qui le combattent au sol. La plupart des drones ont été assemblés à partir de composants pris sur l'étagère, c'est à dire produits en série sans être destinés à un projet spécifique.
Cette faculté d'adaptation de l'Etat islamique confirme les observations des troupes irakiennes, régulièrement prises pour cibles par ces drones : depuis bientôt deux ans, et avec davantage encore d'intensité depuis le mois d'octobre, l'organisation terroriste multiplie le recours aux dronex et sait s'adapter aux différentes situations de combat. Depuis la fin novembre, l'Etat islamique aurait utilisé pas moins de 80 drones contre les forces armées irakiennes et leurs alliés.
Les forces militaires irakiennes, soutenues par leurs alliés chiites, ont repris le contrôle de l'Est de Mossoul le 24 janvier dernier, mais la partie Ouest de la ville demeure sous contrôle des terroristes.
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