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Russie : les Pays-Bas font traîner «volontairement» l’enquête sur le MH17

Le chef de Rosaviatsia a accusé les spécialistes néerlandais de ne pas accepter «délibérément» l’aide russe lors du décryptage des données radar du MH17. D’après Moscou, les Pays-Bas tentent ainsi de faire végéter l'enquête.

«Jusqu'à aujourd’hui, nous n’avons reçu aucune demande d’aide», a déclaré aux journalistes le responsable adjoint de l’agence fédérale aérienne russe Rosaviatsia, Oleg Stortchevoi, lors de la conférence de presse consacrée à l’enquête sur la chute du MH17 malaisien.

Il y a trois mois, en novembre 2016, la Russie a fourni aux Pays-Bas les données radar de l’avion. Pourtant, c'est seulement le 30 janvier que la commission d’enquête a déclaré que ses spécialistes étaient incapables de les décrypter car leur format «ne correspondait pas aux standards internationaux».  

«Nous sommes surpris que les Néerlandais ont eu besoin de trois mois pour nous le dire. Ce n’est qu’une question technique que nous aurions pu régler immédiatement», a précisé Oleg Stortchevoi.

«L’allongement de la durée de l’enquête témoigne d'une volonté de la commission néerlandaise de tromper la communauté internationale. Nous avons déclaré plusieurs fois à la commission technique et à la commission d’enquête que nous étions ouverts à la coopération», a-t-il précisé.

Le 30 janvier, le général des Forces aériennes russes Nikolai Antochkine a également déclaré que les  Pays-Bas repoussaient l'annonce des résultats de l'enquête «pour des raisons politiques».

«On n'a pas besoin de trois ans pour établir les causes d'un crash comme celui-ci. En tant que militaire, je peux affirmer que c'est une question de trois mois au maximum», avait-il indiqué.

Le Boeing 777 de Malaysia Airlines reliant Amsterdam à Kuala-Lumpur s’est écrasé le 17 juillet 2014 dans l’est de l’Ukraine. 298 personnes, dont 193 ressortissants néerlandais, sont décédés dans cette catastrophe. Une enquête sur le crash a été menée par un groupe d’enquêteurs néerlandais, australiens, belges, malaisiens et ukrainiens dirigé par les Pays-Bas. Le 28 septembre, ses conclusions ont été publiées : le MH17 a été abattu depuis une région contrôlée par les rebelles et par un système de missiles Buk, produit en Russie.

Les enquêteurs ont toutefois refusé de rendre publiques les preuves sur lesquelles ils s'appuient pour des raisons de sécurité. La firme russe productrice du Buk, Almaz-Antey, a de son côté mené sa propre enquête et transmis ses données aux enquêteurs, dont la plupart ont été ignorées. Selon Almaz-Antey, les radars russes n’ont pas repéré d’objet provenant des territoires contrôlés par les rebelles se déplaçant en direction du MH17.