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Le Pen, Wilders et Petry se réunissent en Allemagne pour défendre une «Europe libre»

Les dirigeants du Front national (FN), du Parti pour la Liberté (Pays-Bas), de Alternative pour l'Allemagne (AfD) ou de la Ligue du Nord italienne se sont rassemblés à Coblence, en Allemagne, pour donner leur vision d'une Europe «libérée» de l'UE.

«Liberté pour l'Europe» : c'est derrière ce slogan que se retrouvent à Coblence, dans l'ouest allemand, les figures de proue des mouvements eurocritiques et anti-immigration européens, samedi 21 janvier, a rapporté l'agence Reuters.

L'événement, organisé par le groupe Europe des nations et des libertés du Parlement européen, prévoit l'intervention de figures politiques de poids, parmi lesquelles la candidate à l'élection présidentielle française et dirigeante du FN, Marine Le Pen, mais aussi le leader du Parti pour la Liberté (PVV) néerlandais, Geert Wilders, le secrétaire fédéral de la Ligue du Nord italienne, Matteo Salvini, ou encore la dirigeante de la jeune AfD, Frauke Petry.

«Il est évidemment très important de montrer que l'Europe coopérative que nous voulons réaliser [se reflète] dans notre coopération», avait indiqué Marie Le Pen sur Radio Classique, avant la tenue de ce meeting européen d'envergure. Celui-ci, en effet, a pour vocation d'afficher la solidarité des mouvements anti-Union européenne (UE), ainsi que leur vision commune d'une «Europe libre», c'est-à-dire débarrassée du poids des institutions de l'UE.

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Marine Le Pen attaque l'UE, «force de stérilisation» des cultures européennes

«Tous les peuples d'Europe sont soumis à une tyrannie [celle de l'UE], qui passe aussi par une guerre de l'information [...] d'où l'importance de nos rencontres ; enfin les peuples se parlent», a lancé Marine Le Pen durant son intervention.

Depuis Coblence, la dirigeante du FN a salué le courage de l'AfD «qui défie le gouvernement allemand». Elle a en outre tenu à faire savoir qu'elle ne confondrait jamais un peuple avec ses dirigeants. «Ce ne sont pas les Allemands qui souhaitent l'accueil des migrants, c'est le grand patronat», a-t-elle souligné, avant de dénoncer l'«incroyable légèreté» d'Angela Merkel face à la crise migratoire.

Après l'immigration, la femme politique française s'en est prise à la «monnaie unique», qualifiant celle-ci d'inadaptée aux économies variées des pays européens.

La candidate à la présidence de la République a en outre accusé l'UE de nuire à la diversité culturelle du continent, présentant l'institution internationale comme une «force de stérilisation». «J’aime l’Allemagne parce qu’elle est allemande, j’aime la France parce qu’elle est française», a-t-elle martelé, avant de faire référence aux «langues écrasées» par l'anglais – une pique, très vraisemblablement, lancée à Emmanuel Macron qui s'était exprimé en anglais lors d'un meeting dans une université de Berlin, la semaine précédente.

Abordant des sujets rarement évoqués dans le discours politique français, Marine Le Pen a enfin appelé à la renaissance de la culture, de l'art et de la littérature de chaque pays européen, avant de conclure son discours par un : «Vive les nations d’Europe, vive l’Europe des nations !».

Geert Wilders : «Le vent est en train de tourner»

A la suite de Marine Le Pen, le leader du PVV néerlandais, Geert Wilders, a accusé les élites des pays européens de mettre en danger les libertés et la sécurité de leur peuple, en se montrant trop conciliantes vis-à-vis de l'islamisme.

«Les femmes sont inquiètent, les juifs sont inquiets, les chrétiens sont inquiets [pour leur sécurité]», a assuré l'homme politique néerlandais, avant de confier, sur une thématique plus identitaire : «Cela me brise le cœur que des gens ne se sentent plus chez eux dans leur propre pays, ce qui est le cas partout en Europe».

Pour autant, «il y a de la lumière au bout du tunnel [...] le vent est en train de tourner», s'est félicité le sémillant souverainiste, en prenant pour exemple la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis. «Marine Le Pen sera la prochaine présidente française», a-t-il assuré, prophétisant un «printemps patriotique» en Occident.

Frauke Petry : «Les technocrates de Bruxelles promeuvent une Europe qui ne bénéficie qu’aux élites»

Comme son homologue française, la dirigeante de l'AfD allemande a loué la diversité culturelle du continent européen, compromise selon elle par l'UE. «Les technocrates de Bruxelles imposent une manière de pensée européenne unique», a déploré Frauke Petry, regrettant que l'immense variété des cultures, langues et cuisines européennes ne tende désormais vers l'uniformité.

Les «technocrates de Bruxelles», en outre, mettent selon elle en péril les valeurs qui ont toujours fait la spécificité de l'Europe – le développement et la liberté individuels –, de même que les régimes socialistes au siècle précédent.

«Les technocrates […] veulent nous montrer la voie à suivre, mais je pense qu'ils [...] essaient de promouvoir une Europe qui ne bénéficie qu’aux membres des élites», a en outre déclaré la leader du parti souverainiste et anti-immigration allemand.

Une percée des mouvements anti-UE en 2017 ?

Ce sommet a été organisé à la veille d'échéances électorales majeures dans plusieurs pays européens, où les partis eurocritiques et anti-immigration comptent réaliser des percées électorales significatives dans un contexte marqué notamment par la crise des migrants, l'élection de Donald Trump et le vote en faveur du Brexit. Autant de signaux qui, a priori, leur sont plutôt favorables. En France, l'élection présidentielle aura lieu au printemps, tandis les Pays-Bas organiseront leurs élections législatives en mars (où le PVV est favori) et l'Allemagne son scrutin fédéral en septembre et l'AfD compte bien en profiter pour faire son entrée au Bundestag.

Dans ce contexte, la démonstration de force de Marine Le Pen, Geert Wilders et consorts à Coblence a de quoi inquiéter leurs adversaires politiques, si bien que des manifestants ont prévu de se rassembler dans la cité allemande au moment où se déroulera leur réunion.

De plus, au sein même de l'AfD, certaines personnalités se montrent peu enthousiaste à l'idée de voir Frauke Petry partager une tribune politique, une première, avec Marine Le Pen. Ainsi, Jörg Meuthen, un haut responsable du parti allemand, a déclaré que la rencontre de Coblence «n'avait rien à voir avec l'AfD», rapporte la chaîne de télévision allemande DW. L'image sulfureuse que peut avoir le FN français outre-Rhin est en effet considérée comme un handicap par certains cadres du parti eurocritique allemand.

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