Plusieurs centaines de soldats américains du Corps des marines ont débarqué le 16 janvier en Norvège avec armes et bagages sur l'aéroport de Vaernes, près de Trondheim, selon des images de la télévision norvégienne. La mission s'étendra sur un an, le contingent actuel étant renouvelé au bout de six mois.
«Pendant les quatre premières semaines, [les marines américains] recevront un entrainement hivernal basique, ils apprendront à utiliser des skis et à survivre dans l'environnement arctique», a pour sa part détaillé Rune Haarstad, porte-parole des Home Guards, la force de réaction rapide de l'armée norvégienne. «Cela n'a rien à voir avec la Russie», a-t-il indiqué tout en ajoutant qu'en mars prochain, ces marines américains participeront aux exercices militaires conjoints Viking, qui comprendront également des troupes britanniques.
C'est la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale que des troupes étrangères sont autorisées à stationner dans le pays scandinave, qui partage une frontière avec la Russie. Avant de devenir membre fondateur de l'OTAN en 1949, la Norvège s'était en effet engagée auprès de l'URSS à ne pas accueillir sur son territoire des forces de combat étrangères permanentes.
Les responsables norvégiens assurent que le déploiement des soldats américains en Scandinavie n'a rien à voir avec les inquiétudes manifestées par l'OTAN à propos d'une prétendue «agression russe». Annoncé en octobre 2016, le déploiement des marines en Norvège coïncide néanmoins avec l'envoi de centaines de chars et de plusieurs milliers de soldats américains en Pologne et dans d'autres pays d'Euope de l'Est. Un très important renforcement de la présence militaire de l'Alliance dans les pays baltes et en Pologne a en effet été décidé lors du sommet de l'OTAN à Varsovie en 2016.
Le déploiement d'unités américaines en Europe : «un sérieux déséquilibre dans la répartition des forces»
Selon le gouvernement norvégien, il n'y a pas de rupture avec son engagement de ne pas accueillir de troupes étrangères de manière permanente sur son territoire. En effet, pour Oslo, le déploiement de troupes par rotation n'équivaut pas à l'ouverture d'une base américaine permanente. Cependant, c'est ce même type de raisonnement qui est systématiquement appliqué par l'OTAN à tous ses déploiements en Europe de l'Est, comme un moyen de contourner un accord avec Moscou qui interdit le déploiement permanent de forces «importantes» près de la Russie.
«Les plans américains en cours de réalisation d'un déploiement d'ampleur de forces armées en Europe ont un grand potentiel destructeur pour l'ensemble de l'architecture de sécurité, créant une nouvelle réalité politico-militaire et introduisant un sérieux déséquilibre dans la répartition des forces sur le continent», a pour sa part déclaré la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
«De fait, Washington lance une nouvelle course aux armements en essayant de nous entraîner dans une confrontation semblable à celle qui existait du temps de la guerre froide», a-t-elle encore ajouté.
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