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Interview choc de Trump : «l'erreur» migratoire de Merkel, le naufrage de l'UE et l’OTAN «obsolète»

A quelques jours de son investiture, Donald Trump a accordé une interview aux grands médias américains. Les flèches du président élu ont cette fois visé Angela Merkel et les blocs de l’UE et de l’OTAN.

Donald Trump a donné une interview au journal britannique The Times et au quotidien allemand Bild pour livrer son regard sur le monde avant de prendre ses fonctions. Une interview fidèle au personnage : franche et allant droit au but.

«L'erreur catastrophique de Merkel»

Donald Trump a vertement critiqué la politique migratoire de la chancelière allemande Angela Merkel. «Elle a commis une erreur catastrophique en ayant accueilli tous ces illégaux. Personne ne sait même d’où ils viennent», a-t-il ainsi déclaré.

Pour lui, c’est la raison pour laquelle les Britanniques ont voté pour sortir de l’UE : l’afflux de réfugiés a été «la goutte d'eau qui a fait déborder le vase» de l’Union européenne. «Je pense que d’autres sortiront. Je crois que [maintenir l'union] ne sera pas aussi facile que nombre de gens le pensent. Et j’estime que, si des réfugiés continuent d’affluer vers différentes parties d’Europe, il sera difficile de [maintenir l'union]», a-t-il estimé.

«L’OTAN est obsolète»

Un autre bloc qui a déjà fait son temps, selon Donald Trump : l’OTAN. «Je dis depuis longtemps que l’OTAN a des problèmes. Primo que l’Alliance est obsolète, parce qu’elle a été conçue il y a très longtemps. Deuxio que les pays ne s'acquittent pas de leur juste part alors que nous sommes suppposés protéger des pays. Il y a cinq pays qui paient ce qu’ils doivent», a-t-il déploré.

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«Je ferai confiance à Poutine»

Donald Trump a commenté les sanctions contre la Russie et l'idée de les lever. «Il y a des sanctions contre la Russie. Regardons si nous pouvons conclure de bons accords avec la Russie. Je pense que les armes nucléaires doivent être réduites de manière considérable», a-t-il déclaré pour donner une idée de l'orientation de sa politique extérieure face à la Russie.

Le président élu a aussi noté qu’il ferait confiance aux chefs d'Etat russe et allemand. «Dans un premier temps je ferai confiance à Angela Merkel et Vladimir Poutine, mais peut-être pas pour longtemps», a-t-il fait remarquer.

«L’invasion de l'Irak était la pire des décisions»

La politique américaine a aussi essuyé les critiques de Donald Trump, qui a qualifié l’accord sur l’accord sur le nucléaire entre les Etats-Unis et l’Iran d’«un des accords les plus stupides» qu’il ait jamais vus. Selon lui, l’invasion en Irak a été «probablement la pire décision jamais prise dans l’histoire du pays». «C’est comme jeter des pierres sur une ruche», a-t-il estimé.

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«Je suis un grand fan du Royaume-Uni»

Pendant cette interview, le président élu a salué à plusieurs reprises la décision du Royaume-Uni de quitter l’UE. «Je pense que le Royaume-Uni a fait un pas très intelligent en en étant sorti. Je pense que le Brexit finira par être une grande chose»», a-t-il déclaré.

Donald Trump a en outre promis que Washington et Londres concluraient un accord commercial qui aidera le Royaume-Uni à quitter l’UE.

La réaction irritée des dirigeants allemands

Les déclarations de Donald Trump, à quatre jours de son investiture, ont fait réagir la classe politique allemande. Angela Merkel, directement prise à parti par Donald Trump, n'a pas souhaité réagir de front, préférant «attendre la prise de fonction de monsieur Trump». Elle a néanmoins fait passer un message implicite concernant les commentaires du futur président américain sur la politique migratoire allemande en déclarant : «Nous, Européens, avons notre propre destinée entre nos mains» - une manière courtoise de signifier à Donald Trump que la chose ne le concernait pas. 

A l'éloge du Brexit auquel s'est livré le président élu des Etats-Unis, la Chancelière a opposé un optimisme résolu : «Je continuerai de travailler à assurer la coopération efficace des 27 Etats membres en regardant avant tout vers l'avenir», a-t-elle affirmé.

Le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a affirmé que la vision de l'OTAN livrée par le futur président des Etats-Unis a provoqué la «stupéfaction» et «l'agitation» de ses homologues européens, d'autant que l'Allemagne avait reçu favorablement les déclarations du futur chef du Pentagone, James Mattis, qui avait réaffirmé sa confiance en l'OTAN. «Ce sont des déclarations contradictoires», a-t-il déploré.