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«Si Poutine m'aime c'est un atout, pas un fardeau» : retour sur la conférence de presse de Trump

Emploi, liens avec la Russie, conflits d'intérêt : le président américain élu Donald Trump tenait ce mercredi 11 janvier sa toute première conférence de presse depuis son élection le 8 novembre dernier.

En direct de la Trump Tower, à New-York, Donald Trump s'exprimait ce 11 janvier devant de très nombreux journalistes venus du monde entier pour assister à sa première rencontre officielle avec la presse depuis son élection. «Je suis un habitué des conférences de presse puisque nous les donnions presque tous les jours», a-t-il déclaré en guise d'ouverture, apparaissant visiblement détendu. 

Les liens avec la Russie : «des informations infondées»

Concernant ses liens allégués avec la Russie, Donald Trump a estimé qu'il s'agissait d'«informations infondées [...] qui ont peut être été diffusées par les agences de renseignement», n'hésitant pas à comparer ce genre de procédés avec ceux mis en place sous «l'Allemagne nazie». «Je n'ai aucun lien avec la Russie, pas de contrat, pas de crédit», a-t-il ajouté. «Si Poutine aime bien Trump, c'est un avantage», a toutefois déclaré le futur président des Etats-Unis, qui a précisé qu'il n'était pas certain de «bien s'entendre avec Vladimir Poutine», tout en affirmant qu'il «espérait» que tel serait le cas, notamment parce que «la Russie peut nous aider à combattre Daesh». «Vous croyez sincèrement qu'Hillary aurait été plus sévère avec la Russie que moi ?», a-t-il ironisé en guise de conclusion.

«Est-ce que quelqu'un a vraiment cru à cette histoire ?», a-t-il déclaré alors qu'un journaliste l'invitait à réagir aux rumeurs prétendant que les services secrets russes disposeraient d'une vidéo compromettante à son sujet. Rappelant qu'il avait toujours mis un point d'honneur à protéger sa vie privée, notamment à l'étranger, il a fustigé les médias qui ont repris cette «fausse information», citant notamment Buzzfeed, dont il a estimé qu'il «aurait à en payer les conséquences». 

«Tout le monde fait des cyberattaques. Le comité national démocrate était totalement ouvert. Ils ne se sont pas protégés. Ils auraient pu avoir des défaillances en termes de piratage. Il y a eu des tentatives de pirater le parti national républicain, mais elles ont échoué», a-t-il également déclaré au sujet des prétendus piratages russes.

«Le plus grand producteur d'emplois que le bon Dieu ait jamais créé»

Dans son discours, le futur président des Etats-Unis a rapidement évoqué les grands enjeux qui attendent les Etats-Unis dans les quatre années à venir, et notamment le chapitre de l'emploi. «Je vais être le plus grand producteur d'emplois que le bon Dieu ait jamais créé», a-t-il déclaré. Il a ainsi rappelé ses ambitions de relocalisation de l'emploi, notamment dans le secteur automobile. 

«Enfin Obamacare !», s'est-il exclamé alors qu'en fin de conférence de presse, un journaliste lui posait une question sur ses projets en matière d'assurance maladie. «Obamacare est un désastre», a-t-il estimé. Il a confirmé que l'Obamacare serait abrogé. Concédant que «cela sera[it] très compliqué», il a toutefois affirmé que les parlementaires républicains allaient «faire une proposition pour un système bien moins cher et plus performant» en guise d'alternative, sans donner davantage de détails. 

Interrogé sur son projet controversé de mur entre le Mexique et les Etats-Unis, il a de nouveau réaffirmé sa volonté de voir ce projet aboutir.

Des précautions pour «un mandat optimal»

Le président élu a tenu à souligner qu'il préparait au mieux le mandat à venir. Il a déclaré qu'il avait cédé le contrôle de toutes ses entreprises à ses deux fils Eric et Donald Junior pour la durée de son mandat. Il a promis que cette démarche avait pour objectif de prévenir les conflits d'intérêts avec sa fonction présidentielle. «Mes deux fils ici présents vont diriger la société. Ils la dirigeront de façon très professionnelle. Ils ne m'en parleront pas», a-t-il affirmé.

«Je veux les meilleurs dans mon gouvernement», a-t-il martelé, s'estimant fier de pouvoir s'entourer de «figures éminentes» telles que Rex Tillerson, le dirigeant d'Exxon Mobil. «Il a dirigé son entreprise de manière extraordinaire. Il n'a pas d'égal et c'est ce que je veux», a-t-il encore déclaré à son sujet.

A propos de son futur ministre de la Justice, Jeff Sessions, qui était audtionné hier par le Sénat, il a estimé que ce que faisait ce dernier était remarquable et qu'il saurait être un excellent ministre de la Justice. 

CNN privé de question pour avoir «relayé de fausses informations»

Alors que le ton général de la conférence de presse était plutôt apaisé, Donald Trump s'est emporté quand un journaliste de la chaîne d'information CNN a tenté de lui poser une question. «Votre chaîne est déplorable», a-t-il déclaré, expliquant qu'il ne souhaitait pas répondre à des «journalistes qui relaient de fausses informations». Il faisait référence à la rumeur de la sextape dont disposerait Moscou pour le faire chanter.

Cependant, il avait, un peu plus tôt dans son allocution, tenu à remercier de nombreux médias «parce qu'ils [avaient] examiné ces fausses informations».