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Autorisation US pour livrer des armes sol-air aux rebelles «modérés» : un «acte hostile» pour Moscou

La diplomatie russe s'est alarmée de la décision américaine de faciliter le transfert d'armes anti-aériennes aux rebelles «modérés» en Syrie, voyant un risque de prolifération de ces armements dans la région et un danger pour les pilotes russes.

«L'administration de Barack Obama doit comprendre que toute arme donnée va rapidement terminer dans les mains des djhadistes, avec lesquels collabore depuis longtemps la prétendue opposition "modérée"», a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova concernant la décision prise par Barack Obama de faciliter le transfert d'armes d'épaule de type sol-air aux combattants anti-Bachar el-Assad en Syrie

«Une telle décision est une menace directe pour l'armée de l'air russe, les autres militaires russes et notre ambassade en Syrie, qui a été visée plus d'une fois. Nous voyons ainsi dans cette démarche un acte hostile», a-t-elle ajouté.

Répondant à ces propos, le porte-parole du département d'Etat américain Mark Toner a déclaré ce mardi 27 décembre que les Etats-Unis ne fournit pas des missiles sol-air portables à l'opposition syrienne. «Notre position sur les MANPADS [systèmes portatifs de défense antiaérienne] n'a pas changé, nous serions profondément inquiétés si ce genre d'armement arrive en Syrie», a souligné le responsable, cité par Reuters.

Un des groupes rebelles soutenus par les Etats-Unis combattant Daesh a déjà exprimé sa volonté de posséder des armements anti-aériens, bien que le groupe terroriste ne dispose d'aucun aéronef nécessitant ce type de matériel. Le porte-parole des Forces démocratiques syriennes Talal Silo a justifié cette demande auprès de l'agence Reuters en évoquant de potentiels «ennemis futurs», refusant de confirmer s'il pouvait s'agir du gouvernement syrien ou des forces russes. 

«Espérons que les prochains occupants de la Maison Blanche seront plus avisés»

Maria Zakharova a aussi accusé le gouvernement américain de vouloir miner la prochaine administration amércaine en essayant d'imposer à Donald Trump une ligne «anti-russe».

«Les occupants actuels de la Maison Blanche se sont imaginés qu'ils pourraient faire pression sur la Russie. Espérons que ceux qui les remplaceront seront plus avisés», a-t-elle conclu. 

Le président élu s'était engagé durant sa campagne à opérer un rapprochement avec Moscou, et avait questionné la pertinence du soutien militaire aux opposants à Bachar el-Assad.

Un mémo présentant les priorités internationales de du futur gouvernement Trump diffusé il y a quelques semaines ne présentait aucun signe de la Russie, considérée comme une préoccupation sécuritaire aussi grave que l'Etat islamique par l'actuel pouvoir de Washington. 

Lors d'un entretien donné au Wall Street Journal, Donald Trump avait déclaré concernant les rebelles en Syrie que la communauté internationale n'avait «aucune idée de qui [étaient] ces gens». Il a aussi exprimé sa prudence quant l'opportunité d'armer ces factions.

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