International

Economie et course à l'armement : Vladimir Poutine a tenu sa conférence de presse annuelle

Le président russe a répondu aux questions des journalistes russes et étrangers dans le cadre de sa 12e conférence de presse annuelle. Il y a notamment abordé les questions essentielles de l'actualité nationale et internationale.

Vendredi 23 décembre

La conférence de presse touche à sa fin, pour une durée totale cette année de 3 heures 54 minutes.

Un journaliste a demandé de quel robot Vladimir Poutine avait besoin au Kremlin. Le président russe a répondu que seules des personnes vivantes étaient nécessaires au Kremlin et qu’il ne fallait pas compter sur des robots pour décider de l’avenir de millions de gens.

«Quelle est la plus grande erreur que vous ayez commise cette année ?», a demandé un journaliste russe du site d’information Bloknot.ru.

«Je vais essayer de tirer les conclusions de mes erreurs afin d’éviter qu’elles ne se reproduisent à l’avenir», a répondu Vladimir Poutine en s’abstenant de répondre directement à la question.

Après trois heures et demie de conférence de presse, Vladimir Poutine a plaisanté qu’il était temps de finir, «l’amour pouvant se transformer en haine».

«Le niveau des relations russo-chinoises est très haut. Il s’agit d’un partenariat stratégique. La Chine est notre partenaire commercial le plus important», s’est félicité Vladimir Poutine en répondant à la question d’une journaliste de la chaîne chinoise CCTV.

Lire aussi : Vladimir Poutine prévoit de se rendre en Chine pour renforcer les relations économiques sino-russes

Un journaliste de Kommersant a posé une question que Vladimir Poutine a jugée de «provocatrice» : «Pouvez-vous nous dire pourquoi vous devriez devenir président de la Russie en 2018 ou pourquoi vous ne devriez pas ?». Le chef d’Etat russe a répondu qu’il prendrait en compte la situation du pays et du monde et prendrait la décision de briguer ou non la présidence «quand le temps sera venu».

Après qu’un correspondant de RT en allemand a posé une courte question sur la possibilité de voir s’améliorer les relations entre la Russie et l’Occident, le président russe, qui parle allemand couramment, lui a demandé : «Ist das alles ?» [C’est tout ?] puis a livré sa réponse en russe. «Nous ne sommes pas à l’origine de la détérioration des relations russo-européennes, notamment russo-allemandes», a-t-il fait remarquer. Selon lui, les politiciens occidentaux sont responsables de cette dégradation, quand ils ont soutenu le coup d’Etat en Ukraine au lieu de le désapprouver.

Vladimir Poutine a donné la parole à un journaliste du Moyen-Orient en évoquant l’élégance de son couvre-chef traditionnel. Vladimir Poutine s’est félicité de la lutte opiniâtre des Kurdes contre le terrorisme.

Une journaliste du Caucase a demandé à Vladimir Poutine s’il était possible d’interdire le terme «Etat islamique» dans les médias, parce que le terrorisme n’appartient pas à une religion ou à un Etat. Le président a répondu qu’il était difficile d’interdire quoi que ce soit aux journalistes, mais a ajouté : «Je préférerai en effet que le mot islam ne soit pas utilisé avec le terrorisme.»

A la question du journaliste de RT Ilya Petrenko sur la démocratie américaine, le président russe a eu cette réponse : «Le problème de la démocratie américaine réside dans l’archaïsme du système électoral américain.»

Il a tout de même ajouté que le changement ou non de ce système était du ressort du peuple américain, la Russie n’a pas son avis à donner.

Un journaliste a commencé à crier quelque chose dans la salle. Le secrétaire de presse Dmitri Peskov lui a fait remarquer : «On ne vous a pas donné la parole». «Dictature», a plaisanté Vladimir Poutine.

«Les relations entre les pays au sein de l’Union européenne c’est une affaire européenne, pas russe», a déclaré Vladimir Poutine en répondant à la question d’un journaliste polonais sur les soupçons d’ingérence russe dans les affaires européennes. «Nous avons juste besoin d’un partenaire avec qui parler», a-t-il simplement dit.

L’économie russe s’est adaptée aux prix vacillants du pétrole, a assuré Vladimir Poutine. Il espère que les prix du pétrole se stabiliseront vers les 55 dollars le baril au cours de l’année prochaine.

Lire aussi : Les cours du pétrole s'envolent après l'accord «historique» sur la réduction de la production

Le meurtre de l’ambassadeur de Russie en Turquie, Andreï Karlov, est «un attentat contre les relations russo-turques», estime le président russe, en ajoutant que cette tragédie n’influencera pas les relations entre les deux pays.

«La libération d’Alep est la plus grande opération humanitaire dans le monde contemporain, qui n’aurait pas pu être atteinte sans la participation de la Russie, la Turquie et l’Iran», s’est félicité Vladimir Poutine. Il a exprimé l’espoir qu’un cessez-le-feu soit conclu dans l’ensemble de la Syrie.

Un journaliste ukrainien a demandé si Vladimir Poutine réalisait que les Russes seraient toujours vus comme une force d’occupation pour l’Ukraine. «Il est important que l’armée ukrainienne elle-même ne devienne pas une force d’occupation pour l’Est de l’Ukraine», a-t-il froidement répondu.

Vladimir Poutine a loué les efforts de la France dans la protection de l’environnement, en soulignant particulièrement la conclusion de l’accord de Paris sur le climat.

Le journaliste de la BBC a aussi cherché à connaitre la teneur de la conversation entre Vladimir Poutine et Barack Obama à propos des élections présidentielles américaines. «Je ne révèle jamais ce dont nous parlons en tête-à-tête avec mes homologues. Celui qui perd cherche toujours un coupable ailleurs mais pas en soi-même», a répondu le président russe. Il a fait remarquer que les hackers ont révélé de réelles informations sur les démocrates, ce qui a conduit la présidente du DNC, Debbie Wasserman Schultz, à démissionner. Mais au lieu de reconnaître leurs erreurs, les démocrates ont commencé à chercher des coupables à l’extérieur de leur propre camp.

Un journaliste de la BBC a demandé au président russe sur l’éventualité d’une nouvelle course aux armements et l’intervention de la Russie dans les élections américaines. «Une nouvelle course aux armes est devenue possible depuis que les Etats-Unis sont sortis du traité de réduction des armes stratégiques», a rappelé Vladimir Poutine.

«Il n’y avait jamais de soutien étatique au dopage en Russie», a martelé Vladimir Poutine. Il a reconnu que la Russie connaissait des problèmes de dopage, tout comme d’autres pays, et que le pays devait coopérer avec l’Agence mondiale antidopage et les autres organismes internationaux.

Le président russe a lui-même demandé à écouter la question du journaliste de la BBC.

En commentant les élections américaines, Vladimir Poutine a fait remarquer que le parti démocrate avait perdu non seulement les élections présidentielles, mais aussi le Congrès et le Sénat. «Suis-je à blâmer ? Est-ce que la Russie est responsable de tout ?», a plaisanté le président. «Personne, nous exceptés, ne croyait que Dondald Trump gagnerait ces élections», a-t-il ajouté. Evoquant les démocrates, il a  déclaré qu’il fallait savoir perdre avec dignité.

Lire aussi : «Il a une dent contre moi» : Hillary Clinton dénonce un «complot» ourdi par Vladimir Poutine

Un journaliste de Crimée a demandé comment il convenait de nommer pont de Kertch reliant la Russie à la péninsule. «Mais vous avez-vous-même répété à plusieurs reprises "pont de Kertch". Ce n’est pas moi qui ai de le nommer ainsi. J’ai proposé de le construire», a répondu Vladimir Poutine.

Un journaliste du Wall Street Journal a demandé au président russe s’il était possible de tenir des élections anticipées. «Dans quel pays ?», a blagué Vladimir Poutine. «En Russie», a répondu le journaliste américain. «Possible, mais inopportun», a répondu le président.

Le président russe n’a pas parlé à l’ancien ministre du développement économique Alexeï Oulioukaïev après son arrestation consécutive à une affaire de corruption. Selon Vladimir Poutine, il n'est pas possible de continuer à lui faire confiance. «Les preuves étaient assez nettes pour justifier sa destitution», a-t-il dit, ajoutant qu’il serait prématuré et maladroit de tirer des conclusions avant l'ouverture du procès.

Vladimir Poutine affirme suivre l’enquête sur le meurtre du membre de l’opposition russe Boris Nemtsov. Il a souligné qu’il n’est pas rare que des hommes publics soient victimes de meurtriers, prenant l'exemple de l’ambassadeur de Russie en Turquie, Andrei Karlov. Il a ajouté qu'il avait de bonnes relations avec Boris Nemtsov.

Répondant à une question sur le système bancaire, le président russe a répondu qu’il ne fallait pas maintenir des acteurs faibles dans le secteur bancaire russe.

Les revenus réels ont diminué, mais, en parallèle, les salaires ont augmenté au cours des derniers mois ce qui rend les Russes optimistes, s’est félicité Vladimir Poutine. Le taux de natalité est en hausse, et le taux de mortalité a diminué.

Vladimir Poutine s’est félicité du développement des technologies informatiques. «Les exportations en technologies informatiques était presque à zéro. Désormais, la situation a considérablement changé», a-t-il déclaré.

La première question, posée par la station de radio Mayak, porte sur l’état de l’économie russe. «Il faut comparer les résultats des années 2015 et 2016. Le PIB a diminué de 3,7% l’année dernière, et, cette année, la baisse est de 0,5%», a révélé le président russe. Selon lui, ce sont de bons résultats. L’inflation est de 5,5% en 2016 ce qui est une bonne nouvelle par rapport aux dernières années, d’après Vladimir Poutine.

La place de Vladimir Poutine pour sa conférence de presse annuelle.

La conférence de presse a été rapportée pour la première fois de l’histoire du 22 au 23 décembre, parce que Vladimir Poutine a assisté aux funérailles de l’ambassadeur de Russie en Turquie Andreï Karlov tué à Ankara.

Lire aussi : Douzième conférence de presse de Vladimir Poutine : économie, Syrie et élections US au programme

1 437 journalistes ont été accrédités pour la 12e conférence de presse du président russe. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a souligné que de nombreux journalistes américains étaient spécialement arrivés à cet événement.