«La plupart du temps, les femmes sont à blâmer. Etre seule la nuit. D'un autre côté, les réfugiés devraient bien se comporter. #Saint-Sylvestre». Le tweet, faisant référence aux agressions sexuelles de masse à Cologne et dans plusieurs autres villes allemandes lors de la nuit de la Saint-Sylvestre 2016, a de quoi interpeller.
Son auteur, Aras Bacho, est un réfugié vivant en Allemagne, qui publie régulièrement des contributions dans la version allemande du Huffington Post. Le jeune homme est plus précisément présenté sur le site comme un Syrien de 18 ans, «se battant pour la justice».
Son tweet sur la Saint-Sylvestre, sans doute peu compatible avec la ligne éditoriale du site, a été supprimé depuis sa publication. Mais cela n'a pas empêché le média américain Breitbart.com de conserver ce qu'il présente comme une capture d'écran de celui-ci.
D'après Breitbart.com, le tweet n'a pas manqué de provoquer une vague de commentaires indignés. Un internaute s'est ainsi exclamé : «Dans mon pays, les femmes ont le droit d'être seules la nuit !», tandis qu'un autre a jugé dangereuse la prise de parole du réfugié syrien.
Le site américain, en outre, note que le Huffington Post a autorisé le jeune migrant à publier une contribution le 17 décembre, soit quelques jours après son tweet sur la «responsabilité» des victimes d'agressions sexuelles...
Lors de la soirée du Nouvel An 2016, quelque 1 200 femmes ont subi des assauts sexuels dans plusieurs grandes villes d'Allemagne, venant pour la plus grande partie de migrants. Un drame que la police allemande n'avait révélé qu'après un certain temps et qui a contribué à entamer la popularité de la politique de la porte ouverte mise en place par la chancelière Angela Merkel. Au cours de l'année 2015, pas moins d'un million de migrants étaient entrés sur le territoire allemand.
Une journaliste récemment licenciée pour des dérapages sur la sexualité de Trump
Il est à noter que tous les médias n'ont pas la même tolérance que le Huffington Post vis-à-vis des dérapages de leurs contributeurs concernant les agressions et violences sexuelles. La semaine dernière, le site américain Politico a remercié une journaliste qui avait sous-entendu que le président-élu des Etats-Unis, Donald Trump, avait des rapports sexuels avec sa propre fille.
Des propos qui avaient indigné un certain nombre d'internautes. L'un d'eux, par exemple, avait déclaré sur Twitter : «A présent, vous [Politico] avez un reporter qui affirme que Trump a des relations sexuelles avec sa fille. Vous avez atteint le plafond de la dépravation. Quels imbéciles !».
Un autre, également choqué, avait lancé : «Pourquoi les journalistes de gauche défendent la journaliste de Politico qui a tweeté des mensonges sur les relations sexuelles de Trump et de sa fille ?»