«Nous devons aussi intervenir dans les banlieues, les parties les plus abandonnées, où l'on risque d'assister à une guerre entre les pauvres», s'est inquiétée Virginia Raggi, le jeune maire de Rome issu du Mouvement 5 étoiles. Elle réagissait lors d'un colloque organisé par le Vatican au sujet des migrants, dans un climat de tension exacerbées dans la capitale italienne.
Il y a quelques jours, un rassemblement populaire a empêché une famille de Marocains de prendre possession d'un logement social, tout en scandant des slogans racistes. La maire a tenu à condamner fermement cette agression, en dénonçant «un comportement de repli qui offense notre dignité». Elle a toutefois souligné l'importance de «s'assurer que chacun ait un toit au-dessus de la tête», préalable à toute «stabilité». «Nos villes semblent parfois être des enclaves d'égoïsme», a-t-elle regretté.
Alors que le Premier ministre Matteo Renzi a été contraint de démissionner suite à son échec au référendum sur le projet de réforme de la Constitution, l'Italie voit s'amplifier la crise migratoire sur son sol en parallèle de la crise politique. Des milliers de migrants sont entrés sur son territoire en franchissant la Méditerranée ces dernières années, sans que l'Etat italien ne dispose des moyens adaptés pour faire face à l'explosion du nombre d'arrivants en situation irrégulière.