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«Police des mœurs» : une députée israélienne accuse les gardes de la Knesset

La députée Merav Michaeli s'est insurgée après que des gardes du parlement israélien ont empêché des assistantes parlementaires de se rendre sur leur lieu de travail au prétexte qu'elles ne portaient pas de «tenue appropriée».

«Je ne peux pas être d'accord avec la police des mœurs stationnée à l'entrée de la Knesset», a déclaré la députée de l'Union sioniste Merav Michaeli sur Facebook le 11 décembre. Selon la parlementaire, «le code vestimentaire de la Knesset ne peut pas être utilisé comme une manière d'opprimer les femmes».

La députée a par ailleurs publié une photo de son assistante portant les vêtements qui lui ont valu le refus de pénétrer à l'intérieur de la Knesset.

Merav Michaeli, visiblement furieuse, a ajouté : «Il n'est pas acceptable que mon assistante ait dû se tenir à l'entrée de la Knesset pendant que ses vêtements étaient examinés, qu'elle ait été humiliée par des gardes qui vérifiaient ses jambes et décidaient de la longueur de sa robe.»

Shaked Hasson, l'assistante parlementaire de Merav Michaeli a été retenue pendant une heure à la porte d'entrée de la Knesset, le 11 décembre. Cinq gardes masculins l'ont examinée avant de décider que sa robe était trop courte et qu'elle ne pouvait pas rentrer dans le bâtiment de la Knesset.

Au final, l'assistante parlementaire a pu accéder au parlement israélien suite à l'intervention personnelle de Merav Michaeli. Mais, le quotidien israélien Haaretz a révélé qu'un cas similaire avait eu lieu quelques jours auparavant. 

Ces deux incidents se sont produits après la mise en place le mois dernier de nouvelles règles qui doivent restreindre l'accès de la Knesset aux personnes portant des «vêtements appropriés». 

Selon Yotam Yakir, un porte-parole de la Knesset, l'incident n'aurait rien à voir avec les «mœurs». Yatem Yakir a déclaré : «Avoir un code vestimentaire pour entrer dans la Knesset est une pratique normale et des codes similaires s'appliquent dans les parlements partout dans le monde.»

Le porte-parole de la Knesset a par ailleurs indiqué que les règles publiées le mois dernier, qui interdisent notamment les minijupes, les robes courtes, les débardeurs, les chemises avec des slogans politiques, ne sont pas nouvelles mais permettent plutôt d'opérer une «clarification». 

En Israël, les appellations «police des moeurs» ou «brigades de la pudeur» renvoient au nom donné à certains gangs de «justiciers» qui souhaitent imposer, par la force et l'intimidation si nécessaire, un ordre moral strict dans certains quartiers juifs ultraorthodoxes. 

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