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Israël : près de 90 % des femmes membres de la Knesset victimes de harcèlement sexuel

Selon un rapport d'enquête de la chaîne de télévision israélienne Channel 2 diffusé ce dimanche 29 mai 28 des 32 femmes de la Knesset, l'assemblée représentative d'Israël, ont déclaré avoir été victime de harcèlement ou d'agression sexuelle.

Le rapport qui vise à sensibiliser à la violence sexuelle, a été élaboré à partir d'une série d'entretiens filmés avec des femmes députés, qui ont parlé de leurs expériences. «J'étais âgée de 13 ou 14 ans, je faisais du roller dans la rue», a décrit Ayelet Nahmias-Verbin du parti Union sioniste. «Un vieil homme m'a appelé et m'a attiré dans un escalier adjacent, où il a regardé vers le bas de ma chemise en disant qu'il cherchait de jolies filles. Il m'a fallu des années pour comprendre, et à ce jour je n'ai toujours rien dit à ma mère», a-t-elle poursuivi.

Ayelet Nahmias-Verbin a déclaré que les hommes qui n'ont pas été victimes de harcèlement sexuel ne peuvent comprendre la frustration d'une femme quand, au lieu d'écouter son discours quand elle parle, les gens regardent «d'autres parties de son corps». Ses collègues députés de l'Union sioniste, Michal Biran et Ksenia Svetlova, ont rapporté également avoir été victimes d'attouchements non désirés.

«J'étais en train de parler à un collègue quand il s'est penché vers moi et m'a pincé derrière le genou. Je me considère comme une femme forte, [mais] j'ai été complètement choquée par cette situation surréaliste», a indiqué Michal Biran à Channel 2. Ksenia Svetlova a raconté que pendant la période suivant son arrivée en Israël en provenance de l'ex-Union soviétique, elle évitait de quitter la maison autant que possible, de peur d'être harcelée.

«Le fait que je suis une femme à la Knesset me met parfois dans une situation inconfortable»

«Parfois, les gens viennent vers moi pour toucher mes cheveux et me proposer des rapports sexuels. Cela m'arrivait même quand j'étais étudiante dans un lycée religieux à l'époque», a déclaré Ksenia Svetlova, «à un moment, j'ai même teint mes cheveux bruns pour éviter d'être touchée».

Rachel Azaria du parti Kulanu a évoqué des incidents récurrents quand elle était au comité de planification et de construction de Jérusalem. «Il y avait un autre membre du comité qui, chaque fois que je prenais la parole lors de réunions, répondait avec des commentaires de nature sexuelle, toute la salle éclatait de rire. J'ais alors parlé au conseiller juridique qui m'a dit qu'il n'y avait rien qu'il puisse faire à ce sujet», a-t-elle poursuivi.

Merav Ben-Ari, également membre de Kulanu, a déclaré à l'enquêteur que le harcèlement sexuel était quelque chose qu'elle avait vécu plusieurs fois au sein de la Knesset : «Le fait que je suis une femme à la Knesset me met parfois dans une situation inconfortable». Gila Gamliel du Likoud a déclaré qu'elle avait été harcelée quand elle était adolescente dans un bus par un vieil homme qui lui avait mis sa jambe sur la cuisse. Membre de l'Union sioniste, Revital Swid, qui est aussi avocat, a déclaré que le harcèlement sexuel devait être combattu. «Il n'y a pas une femme qui n'ait pas été attaqué sexuellement, et pas seulement une fois […] L'agresseur doit être montré du doigt et l'acte doit être reconnu pour ce qu'il est».

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