France

«Arrête de crier, ta secrétaire va nous entendre» : affaire Baupin, de nouvelles preuves accablantes

Après la révélation il y a moins d'un mois de faits présumés d’agressions et de harcèlement sexuel sur des femmes par le vice-président écologiste de l’Assemblée Denis Baupin, cinq nouveaux témoignages ont été publiés par France Inter et Mediapart.

Le 9 mai dernier, les journalistes de France Inter et de Mediapart recueillaient les confessions de femmes qui accusaient le vice-président écologiste de l'Assemblée Nationale, Denis Baupin, d'agressions sexuelles. Cinq nouveaux témoignages sont publiés aujourd’hui, et confirment les accusations portées contre le député écologiste.

Parmi ces nouvelles dépositions, celle d'une jeune dirigeante du parti restée anonyme, qui témoigne de son expérience au début des années 2000 lors d’un repas du collège exécutif des Verts : «Il me faisait du pied. Il a même enlevé sa chaussure pour atteindre mon entrejambe.» À la fin de ce repas, trouvant un prétexte professionnel, le conseiller de la ministre demande à la jeune femme de le suivre dans son bureau. «C'est une pieuvre qui m'a sauté dessus. Il a essayé de m'embrasser par tous les moyens. Je me suis débattue.»

«Arrête de crier, ta secrétaire va nous entendre»

Autre témoignage, celui de Geneviève Zdrojewski, ancienne chef de cabinet de l’ex-ministre Corinne Lepage, puis de Dominique Voynet : «à deux reprises, Monsieur Denis Baupin m'a sexuellement agressée. Une fois, j'étais dans mon bureau, je me trouvais avec la porte ouverte avec mon secrétariat. Monsieur Baupin est rentré dans mon bureau de façon tout à fait inattendue et s'est jeté sur moi. Donc je me suis mise à crier, il m'a dit : «Arrête de crier, ta secrétaire va nous entendre». Donc il est sorti. Et une deuxième fois, il a essayé de m'agresser sexuellement dans les lavabos ; et là, il m'a plaqué contre le mur, prise par les seins et a essayé de m'embrasser. Il y a vingt ans de cela, je n'ai pas eu l'idée d'en parler à quiconque, si ce n'est beaucoup à mes amis. J'ai été traumatisée. C'est très humiliant.»

Laurence Mermet quant à elle dirige au début des années 2000 la mission communication de la Direction de la voirie et des déplacements de la mairie de Paris, sous l’autorité de Denis Baupin : «Il a commencé à me caresser la nuque avec insistance, sans aucune ambiguïté quant au registre de ses gestes, on ne peut plus intime. Estomaquée, je lui ai alors fait comprendre fermement que je n’étais pas intéressée par cela avec lui et l’ai repoussé.»

Si depuis le début de l’affaire Denis Baupin a démissionné de son poste de vice-président de l’Assemblée nationale, il a néanmoins conservé son mandat de député.