«Je voulais juste éviter une situation embarrassante avec Barack Obama», s'est justifié Rodrigo Duterte, le président philippin élu en juillet 2016, pour expliquer son absence au gala de clôture des pays de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC).
Le 20 novembre dernier, les chefs d'Etat étaient en effet attendus à la réception censée marquer la fin du sommet de l'APEC qui se tenait à Lima, au Pérou – un moment traditionnellement dévolu à la photo de famille. Son porte-parole avait alors annoncé que le président philippin ne pourrait participer à la cérémonie à cause du décalage horaire. «J'étais là : j'ai participé aux réunions, en réalité, mais vous savez... Obama était là, et à cause de nos échanges verbaux un peu vifs, j'ai eu peur qu'il refuse de me serrer la main ou qu'il ne m'évite», a finalement avoué Rodrigo Duterte lors d'une conférence tenue au Wallace Business Forum, à Manille.
Les relations entre les deux chefs d'Etat ne sont pas au beau fixe. Rodrigo Duterte avait déjà qualifié Barack Obama de «fils de p***» par le passé, l'invitant également à «aller au diable». Si ces propos sensationnels ont considérablement attisé les tensions, ils ne sont qu'un symptôme de la détérioration récente des liens diplomatiques entre les Etats-Unis et les Philippines. En octobre 2016, ces dernières ont opéré un revirement majeur dans leur coopération militaire avec Washington, en annulant notamment une série d'exercices militaires.