Boris Johnson, secrétaire d'Etat des Affaires étrangères du gouvernement de Theresa May appelle un chat un chat. «Certains responsables politiques interprètent la religion et la dévoient [...] afin d'atteindre leurs propres buts», a lancé Boris Johson à l'intention de l'Arabie saoudite et du Qatar, lors d'une conférence à Rome consacrée au «dialogue méditerranéen». Avant de préciser sa pensée : «C'est l'un des problèmes majeurs de la région [le Moyen-Orient]»
Prenant tout le monde par surprise, et mettant les pieds dans le plat, il a ainsi accusé l'Arabie saoudite d'orchestrer, via des intermédiaires, les conflits qui ravagent le Moyen-Orient et, au premier chef, la Syrie. «C'est pourquoi vous avez les Saoudiens, l'Iran et tout le monde qui entrent dans le jeu, manipulant et orchestrant des guerres par intermédiaires», a-t-il estimé.
L'Arabie saoudite, acheteur d'armes britanniques
Un secret de polichinelle certes, les liens financiers entre le Qatar et le royaume saoudien, terre de wahhabisme, d'une part, et les rebelles salafistes en Syrie d'autre part, étant établis. Mais peut-être pas des vérités très diplomatiques, d'autant que l'Arabie saoudite est un allié des Occidentaux et du Royaume-Uni en particulier.
Une sortie, un peu trop franche peut-être, que Boris Johson a sans doute voulu modérer, en défendant l'Arabie saoudite, laquelle est à la tête de la coalition régionale qui bombarde le Yémen. «Pour l'instant, nous ne pensons pas qu'il y ait un risque démontré de violation des règles humanitaires», avait estimé le chef de la diplomatie britannique, alors que la coalition est accusée, notamment par l'ONG Human Rights Watch, d'être responsable de centaines de victimes civiles.
Et, en septembre 2016, Boris Johnson avait pris la défense de l'industrie d'armement britannique et justifié la continuation des ventes d'armes à l'Arabie saoudite.