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«La Cour pénale internationale ? Foutaises» : Rodrigo Duterte balaie les menaces de la CPI

Elu en juin 2016, Rodrigo Duterte a déclaré une guerre sans merci aux trafiquants comme aux consommateurs de drogue. Il est accusé par la CPI et des pays occidentaux d'encourager et organiser des exécutions extra-judiciaires aux Philippines.

«Vous voulez m'effrayer en voulant m'envoyer en prison ? La Cour pénale internationale ? Foutaises», a déclaré le président philippin Rodrigo Duterte le 28 novembre. Le chef de l'Etat philippin, connu pour son franc-parler, a répliqué à sa manière aux velléités de la CPI de l'incriminer en raison de l'offensive brutale menée par le gouvernement contre les trafiquants de drogue dans l'archipel. 

Malgré la pression occidentale, Rodrigo Duterte n'entend pas mettre un terme à sa politique anti-drogue. Le président philippin n'a d'ailleurs pas mâché ses mots le 28 novembre lorsqu'il a pointé du doigt l'hypocrisie des Américains : «Les Etats-Unis eux-même agitent la menace de la prison de la Cour pénale internationale. Ils ne sont pas signataires de cet organe. Pourquoi ? Parce qu'ils craignaient que [l'ancien président George W.] Bush n'ait à y faire face.»

Le très fougueux chef de l'Etat a par ailleurs épinglé les avocats européens en indiquant qu'ils avaient «un petit pois à la place du cerveau» et en les qualifiant de «pourris» et «stupides». Le président philippin a également souligné qu'il n'y avait rien de mal, selon lui, à tuer les personnes malfaisantes.

Rodrigo Duterte ne se laisse pas impressionner par les propos de la Cour, qui a annoncé qu'elle enquêtait sur le rôle de l'Etat dans l'organisation de crimes liés à la répression anti-drogue. Le procureur de la CPI, Fatou Bensaouda, a affirmé à plusieurs reprises que les possibles exactions commises aux Philippines pourraient être jugés par la Cour, mais le président philippin n'entend pas se soumettre aussi facilement.

Au contraire. Il a annoncé en octobre être prêt à suivre l'exemple du président russe Vladimir Poutine qui entend annuler la signature par la Russie du traité fondateur de la CPI. 

Depuis son arrivée au pouvoir, l'impétueux Rodrigo Duterte a plusieurs fois ridiculisé les États-Unis, l'Union européenne et les Nations Unies pour leurs exécutions extrajudiciaires ayant lieu en parallèle de son opération de répression des trafiquants de drogue.

Elu le 30 juin dernier, Rodrigo Duterte a lancé un campagne radicale contre le trafic de drogue aux Philippines, une «guerre» qui s'est illustrée par des exécutions le plus souvent extrajudiciaires de personnes soupçonnées de participer au trafic de drogue. 

Selon les chiffres officiels de la police, les opérations anti-drogue, débutées en juin, auraient causé la mort de 2 500 personnes.

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