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Ianoukovitch salue sa mise en examen comme «importante pour le futur de la démocratie ukrainienne»

Entendu par la justice dans une enquête sur la mort de manifestants en février 2014, l'ancien président ukrainien Victor Ianoukovitch, chassé du pouvoir à Kiev peu de temps après, appelle les autorités à apaiser les tensions et à unir le pays.

«Un élément important pour le futur de la démocratie ukrainienne». C'est ainsi que l'ancien président Victor Ianoukovitch a qualifié son audition par la justice ukrainienne lors d'une conférence de presse. «Il ne faut pas faire d'une partie du pays des criminels et de l'autres des héros», a-t-il mis en garde, appelant à l'unité du pays.   

Il était entendu dans le cadre du procès ouvert suite à la mort, en février 2014, de 73 personnes qui prenaient part aux manifestations qui se sont déroulées sur la place Maïdan à Kiev. Peu de temps après, le 23 février 2014, Victor Ianoukovitch avait été contraint de fuir le pays.

Il est également revenu sur l'accord avec l'Union européenne qu'il avait refusé de signer lorsqu'il était président, ce qui avait déclenché les manifestations de la place Maïdan. Selon lui, une ratification de ce texte «affaiblirait les relations avec la Russie» et serait «une faute très grave». 

Un procès pour éclaircir les circonstances très floues des événements meurtriers de la place Maïdan

Le 29 novembre 2013, après plusieurs années de négociations, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch avait finalement refusé de signer l'accord d'association qui devait lier son pays à l'Union européenne. Des centaines d'Ukrainiens s'étaient alors rassemblés sur la place Maïdan, renouvelant leur mobilisation chaque soir pendant plusieurs mois. D'abord pacifiques, ces protestations ont viré à l'émeute et aux affrontements avec la police.

Dans un contexte de violences intenses, des snipers non-identifiés ont ouvert le tir sur des manifestants le 18 février 2014. Quelques jours plus tard, lors du coup d'état du 23 février, le président Victor Ianoukovitch a été contraint de fuir l'Ukraine pour la Russie, où il réside désormais. Au terme d'une période de violence, on dénombrait 82 morts et 622 blessés.

Le Service de sécurité d'Ukraine a ouvert, en avril 2015, une procédure pénale visant à établir les responsabilités et les circonstances exactes de ces événements. Après plusieurs reports de son audition, Victor Ianoukovitch, qui nie avoir donné l'instruction de tirer sur les manifestants, était entendu ce lundi 28 novembre à titre de témoin