Lors d'une meeting du l'Union chrétienne-démocrate (CDU) vendredi 25 novembre, Angela Merkel a expliqué que 60 000 demandeurs d'asile seraient renvoyés dans leurs pays à travers un programme de départ volontaire. Comme en France, où le gouvernement a décidé en novembre de porter à 2 500 euros le montant maximum d'aide au retour, les autorités allemandes prendront en charge le billet d'avion et leur alloueront une somme - non précisée - pour qu'ils puissent se réinstaller dans leurs pays d'origine. Ciblant dans son discours plus particulièrement les Afghans, elle a affirmé : «Tous les jeunes gens d'Afghanistan ne peuvent pas venir en Allemagne.» Le tiers restant sera déporté de force, notamment par les Etats fédéraux, rapporte le journal Die Welt.
Ce n'est pas la première fois que la chancelière tient ce genre de propos. En octobre, déjà, elle expliquait à des membres du Parlement : «Nous avons besoin d'un élan national pour déporter [les demandeurs d'asile dont la demande] est rejetée, c'est indiscutable et nous travaillons dur en ce sens.»
D'un point de vue juridique, une cour fédérale allemande est revenue le 23 novembre sur une disposition qui accordait le statut de réfugié automatiquement à tous les migrants syriens. Le juge de la Haute Cour administrative, a considéré que les risques de persécutions et de tortures n'étaient pas automatiques et qu'il fallait juger au cas par cas, ouvrant la porte à un refus de la demande d'asile par les autorités.
L'Allemagne semble donc être en train de réaliser un virage à 180 degrés dans sa politique migratoire. La poussée du parti Alternative pour l'Allemagne (AfD), qui avait fait campagne contre la politique d'ouverture de la chancelière lors des élections locales en septembre ainsi que la la récente annonce de la candidature d'Angela Merkel pour un quatrième mandat sont autant de facteurs qui peuvent expliquer ce revirement.
Lire aussi : Une syrienne prénommée Angela Merkel en hommage à la dirigeante pourrait être expulsée