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Le Qatar maintiendra son soutien aux rebelles syriens même si les Etats-Unis cessent le leur

Alors que le président élu des Etats-Unis Donald Trump envisage de mettre fin à l'aide américaine aux groupes rebelles en Syrie, les autorités qataries ont tenu à faire savoir qu'elles comptaient poursuivre leur soutien à ces combattants.

Le virage diplomatique que pourrait prendre Washington sur le dossier syrien avec l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, en janvier prochain, ne devrait pas affecter la ligne du Qatar : cité par l'agence Reuters, le ministre des Affaires étrangères qatari Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani a en effet déclaré, samedi 26 novembre, que son pays «continuerait à fournir des armes aux groupes rebelles syriens, même si les Etats-Unis arrêtaient de soutenir ces derniers».

«Nos positions sont basées sur des principes, des valeurs et sur notre évaluation de la situation locale», a expliqué le chef de la diplomatie qatarie, précisant toutefois que Doha souhaitait que Washington demeure son allié. «Nous voulons avoir les Etats-Unis de notre côté, bien sûr, ils sont notre allié historique», a-t-il ainsi assuré.

A diverses reprises durant la campagne présidentielle américaine, Donald Trump a promis un changement dans la politique syrienne des Etats-Unis, soulignant la nécessité de coopérer avec Damas et son allié russe afin de lutter efficacement contre le péril djihadiste. De son côté, le président syrien Bachar el-Assad a récemment qualifié l'ex-candidat républicain d'«allié naturel» si les Etats-Unis se décident à combattre les terroristes au lieu de les protéger.

Des déclarations à même d'inquiéter le gouvernement qatari qui, de même que les Etats-Unis jusqu'à présent, soutiennent militairement les groupes rebelles syriens qui combattent à la fois l'Etat islamique et les autorités du pays.

Cet engagement qatari et occidental en faveur des rebelles dits «modérés», mais aussi contre les terroristes djihadistes, a déjà montré de nombreuses limites : d'une part, la frontière entre rebelles et djihadistes n'est pas toujours aisée à distinguer – les Etats-Unis, par exemple, ayant soutenu les combattants de l'ex-Front al-Nosra, lié à Al-Qaida, avant de les qualifier d'ennemis. D'autre part, de nombreux équipements de guerre livrés à des groupes rebelles ont fini entre les mains des forces de Daesh.

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