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«Tous dans le même panier» : une commune hongroise interdit burqas, mosquées ... et propagande gay

Le maire d'extrême droite d'une commune du sud de la Hongrie s'est mis en tête de défendre son pays contre tout ce qui ne reflète pas ses valeurs. Ainsi, tout ce qui fait allusion à l'Islam, mais également à l'homosexualité sera interdit.

Dans un message posté sur Facebook, Laszlo Toroczkai, maire d'Asotthalom, un village situé près de la frontière serbe, a souligné les propositions adoptées par son conseil après une séance tenue le 23 novembre.

Tous les membres du conseil ont voté pour le nouveau règlement, deux membres seulement s'étant abstenus. 

«Au lieu de passer son temps à chercher des boucs émissaires, je propose une solution immédiate, à savoir une défense réelle contre la réinstallation massive et forcée de migrants dictée par Bruxelles», a écrit le maire dans son post.

«Aujourd'hui, le conseil du village d'Asotthalom a adopté ma proposition : un ensemble d'actions visant à défendre notre communauté et nos traditions contre tout plan de réinstallation de réfugiés étrangers. Tout ce qu'il faut faire, c'est que les autres municipalités hongroises adoptent notre plan d'action préventive et que tous ensemble nous défendions notre patrie».

Les mesures mises en place par Laszlo Toroczkai incluent l'interdiction de la construction de mosquées et de tout autre lieu de culte qui «affaiblit l'Église catholique», l'interdiction de l'appel traditionnel à la prière du muezzin et l'interdiction de se couvrir le corps, la tête et le visage avec le hijab, le niqab, la burqa, ainsi que le burkini.

Protéger la Hongrie des deux instrus païens : l'invasion migratoire venue du sud et le libéralisme extrême venant de l'ouest

De plus, l'ordonnance interdit toute forme de «propagande publique» mettant en avant l'union de deux personnes de même sexe. Cette interdiction inclut «toute activité publique, performances, démonstrations, panneaux d'affichage, dépliants ou annonces audio».

Selon le maire, ces mesures sont censées protéger la Hongrie des «deux intrus païens», à savoir, les migrants venant du sud et le «libéralisme extrême» venant de l'ouest.

Laszlo Toroczkai  appartient au parti populiste Jobbik, qui se revendique comme étant un protecteur des «valeurs et des intérêts hongrois». Le parti a souvent été accusé de racisme d'antisémitisme et d'homophobie.

«Je veux être un exemple pour d'autres autorités locales pionnières sur la façon de se protéger de l'invasion extérieure ou de toute autre intention subversive», a-t-il déclaré à la réunion du conseil, cité par le média delmagyar.hu.

Le maire d'Asotthalom est également le leader du «Mouvement des Jeunes des Soixante-Quatre Pays», un groupe nationaliste qui cherche à récupérer des terres qui auraient historiquement appartenu à la Hongrie dans le passé. Il est également connu pour sa rhétorique anti-réfugiés. En septembre 2015, il avait tourné une vidéo dans laquelle il était entouré de gros bras menaçants et montrant des hommes en treillis poursuivre des migrants illégaux à moto, en hélicoptère et même à cheval.  

La Hongrie est l'un des pays européens les plus hostiles à la vague migratoire venue d'Afrique et du Moyen-Orient, ainsi qu'aux demandeurs d'asile. Lors d'un référendum tenu en octobre et proposé par le président Viktor Orban, 98,3% des électeurs hongrois ont rejeté la politique de quotas obligatoires d'accueil de demandeurs d'asile mis en place par l'Union européenne. 
Cependant, le référendum n'a pas réussi à atteindre le taux de participation requis de 50%, en partie à cause d'un boycott de l'opposition.

Orban lui-même a fait un certain nombre de remarques sur le sujet, suggérant notamment que tous les réfugiés arrivés illégalement en Hongrie soient déportés dans des camps sur une île ou au large des côtes de l'Afrique.