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Tony Blair compte faire son come-back ? Retour sur un bilan (très) controversé

Inquiet de la manière dont le gouvernement britannique gère le Brexit, l'ex-Premier ministre préparerait son grand retour. L'occasion de rappeler les casseroles qu'il traîne derrière lui – de l'intervention en Irak à ses récents propos polémiques.

Tony Blair, le retour ? D'après un article paru dans le Sunday Times du dimanche 20 novembre, l'ex-dirigeant britannique chercherait à revenir sur le devant de la scène politique, considérant que le Premier ministre conservateur Theresa May n'a pas les épaules pour gérer la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), tandis que le chef de l'opposition Jeremy Corbyn serait selon lui... un «cinglé».

«Il pense qu'il y a un trou massif dans la vie politique britannique dans lequel il peut se glisser», a ainsi assuré une source au journal britannique. Seul hic : la popularité de l'ancien chef du gouvernement travailliste auprès des Britanniques est loin d'être évidente. En cause : un certain nombre de choix et de déclarations réalisés durant ses mandats de Premier ministre entre 1997 et 2007 – et après.

La guerre en Irak

C'est, très certainement, l'élément le plus critiqué de l'héritage de l'ex-Premier ministre : sa décision de faire participer l'armée britannique à l'intervention militaire menée par les Etats-Unis en Irak à partir de 2003. Une guerre ayant provoqué la mort de dizaine de milliers d'Irakiens et contribué à accroître l'instabilité de la région, et dont la justification officielle, a rappelé le fameux rapport Chilcot publié l'été dernier, se basait notamment sur l'argument fallacieux de la détention d'armes de destruction massive par Saddam Hussein.

«Nous avons pris la bonne décision. Le monde est meilleur et plus sûr sans Saddam Hussein», n'a pourtant pas hésité à réaffirmer Tony Blair, en juillet dernier. Un constat guère partagé par ses concitoyens : 53% d'entre eux «ne lui pardonneront jamais» pour sa politique au Moyen-Orient, a en effet révélé un sondage YouGov de mai dernier.

L'intervention au Kosovo

Avant l'intervention en Irak, c'est celle de l'Occident au Kosovo dont Tony Blair avait été un des moteurs. En 1999, alors qu'il dirigeait le gouvernement britannique, celui-ci avait en effet défendu ardemment les frappes de l'OTAN contre Belgrade. Un parti-pris va-t-en-guerre qui avait notamment soulevé des contestations au sein même de sa formation, le parti travailliste.

Son mépris pour le verdict des urnes

Les ingérences militaires ne constituent pas les seules taches sur le CV de Tony Blair : l'ex-Premier ministre a également la mauvaise habitude de mépriser le choix des électeurs, chez lui comme à l'étranger. En 2006, à l'issu de la victoire du mouvement islamiste Hamas lors de l'élection législative palestinienne, le chef du gouvernement britannique, peu satisfait de ce résultat, avait ainsi appelé à ce qu'un nouveau scrutin soit organisé.

De même, pas plus tard que fin octobre 2016, le Premier ministre à la retraite avait suggéré la tenue d'un nouveau référendum sur le Brexit – le vote des Britanniques en faveur d'une sortie de l'UE lui étant visiblement resté en travers de la gorge.

Des propos polémiques sur les musulmans

Retraité de la politique (mais toujours actif, notamment, en tant que consultant et conférencier), Tony Blair a réussi à faire polémique en mars dernier, en affirmant dans une interview au Sunday Times que «des millions» de musulmans sur la planète avaient des idées «fondamentalement incompatibles avec le monde moderne».

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