Des élections présidentielles se tenaient le dimanche 13 novembre en Moldavie et en Bulgarie. Les électeurs ont choisi deux candidats de gauche qui ont en commun leur défiance vis à vis de l'Union européenne, et de prôner un rapprochement avec la Russie.
En Moldavie, Igor Dodon, candidat socialiste et pro-russe, a remporté la victoire avec 55% sur sa rivale, Maïa Sandu, ancienne employée de la Banque mondiale et favorable à l'entrée de la Moldavie dans l'Union européenne.
Igor Dodon se distingue par ses idées très marquées à gauche : il est une des figures de proue du mouvement anti-privatisation en Moldavie. En outre, il s'oppose à l'adhésion de son pays à l'Union européenne et a promis de renégocier l'accord économique en vigueur depuis 2014 entre cette dernière et la Moldavie.
En Bulgarie, c'est le candidat socialiste Roumen Radev qui a créé la surprise en l'emportant avec 60% des voix face à son opposante du parti conservateur, Tsetska Tsatcheva, qui bénéficiait du soutien du gouvernement et du Premier ministre.
Roumen Radev, ancien chef de l'armée de l'air, est surnommé «le général rouge» : il se présentait en indépendant, soutenu par le Parti socialiste. Il s'est déjà déclaré à de multiples reprises favorable à la levée des sanctions de l'Union européenne contre la Russie et avait affirmé que, par l'Histoire, «la Crimée [était] de fait russe».
Ces victoires électorales marquent un nouveau coup dur pour l'Union européenne. Dans ces deux pays, la défiance envers l'Europe a considérablement augmenté ces dernières années, jusqu'à devenir majoritaire parmi la population, selon de récentes enquêtes d'opinion. La Moldavie comme la Bulgarie sont par ailleurs en proie à des scandales de corruption massive, ayant conduit à la démission du Premier ministre bulgare en 2009, et à l'arrestation du Premier ministre moldave en 2015.