Après le dépouillement de la quasi totalité des bulletins de vote au terme du premier tour de l'élection présidentielle moldave, le 30 octobre, et selon les chiffres de la Commission électorale, le candidat du Parti des socialistes de Moldavie, Igor Dodon obtiendrait 48,2% des suffrages exprimés contre 38,2% pour sa principale rivale, la pro-européenne Maia Sandu.
S'il n'a manqué que quelques dizaines de milliers de voix à Igor Dodon pour s'imposer dès le premier tour de cette première présidentielle organisée au suffrage universel direct dans le pays depuis 20 ans, son succès au second tour semble assuré. Avec déjà près de 50% des voix et la quasi-assurance de rallier les électeurs de Partidul Nostru (6%), une formation politique eurosceptique et conservatrice, Igor Dodon a clamé son optimisme : «La victoire est inévitable.» Le second tour de scrutin aura lieu le 13 novembre.
Igor Dodon veut une relation apaisée avec la Russie : «C’est dans l’intérêt de la Moldavie d’avoir des relations proches avec la Russie, mais surtout avec son marché». S'il est élu, Igor Dodon a promis d'organiser un référendum consultatif sur «l’orientation géopolitique» que doit adopter la Moldavie, une menace pour l’accord d’association signé entre Bruxelles et Chisinau à la fin de 2013.
En 2015, la découverte de la disparition d'un milliard de dollars des caisses de trois banques du pays, soit l'équivalent de 15% du produit intérieur brut (PIB), avait provoqué d'énormes manifestations réunissant des forces de droite comme de gauche.
Depuis, trois gouvernements se sont succédé sans calmer la colère des Moldaves, qui jugent leur classe politique largement corrompue.
La Moldavie est l'un des pays les plus pauvres d'Europe : 41% de ses 3,5 millions d'habitants vivent avec cinq dollars par jour, selon la Banque mondiale.
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