Plusieurs chefs d'Etat ou de gouvernements avaient exprimé publiquement des opinions défavorables à l'égard de Donald Trump, avant que celui-ci ne crée la surprise en remportant l'élection présidentielle américaine du 8 novembre 2016. Sans enthousiasme, ils ont néanmoins été obligés de lui adresser un message de félicitation, comme le veut le protocole.
«Donald Trump, selon moi, est un homme qui mise beaucoup sur la politique de la peur», avait déclaré Matteo Renzi, Premier ministre italien, en avril dernier. Il avait par ailleurs fait part de son soutien à Hillary Clinton. Le message qu'il a adressé au futur président américain ce mercredi 9 novembre, est on ne peut plus sobre : «Je lui souhaite de réussir. L'amitié italo-américaine est robuste», a-t-il simplement affirmé.
Du côté de l'Argentine, la ministre des Affaires étrangères, Susana Malcorra, s'était montrée bien plus critique vis-à-vis de celui qui n'était alors que le candidat du Parti républicain. Il y a quelques jours, elle avait indiqué que celui-ci défendait des valeurs «de repli, d'isolationnisme et de xénophobie». Il n'est donc pas surprenant que son tweet de félicitations se contente de noter que «le peuple américain a parlé», et qu'elle préfère féliciter «la démocratie et les institutions».
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Le Premier ministre irlandais, Enda Kenny, n'était pas non plus resté sur la réserve. En juin dernier, alors que Donald Trump devait effectuer un voyage en Irlande, il avait déclaré qu'il était «très heureux» de le rencontrer pour lui expliquer en quoi son programme était «raciste». Passée l'annonce de sa victoire, Enda Kenny a bien dû remiser ses anciens griefs au placard. Dans un communiqué, il a affirmé : «Je suis impatient de travailler avec la nouvelle administration américaine, dans l'optique de paix et de sécurité internationales».
Angela Merkel n'avait pas critiqué Donald Trump publiquement, mais elle s'est montrée suffisamment lapidaire dans sa déclaration pour que l'on devine l'amertume qui doit être la sienne : «Je propose une coopération rapprochée à Donald Trump». Il faut se rappeler que le candidat républicain l'avait, en effet, vertement tancée en décembre 2015, affirmant qu'elle «ruinait l'Allemagne».
Enrique Peña Nieto, le président mexicain, a tweeté, de son côté, un message qui exprimait une certaine crainte quant à l'avenir des relations entre son pays et les Etats-Unis. «J'espère que le Mexique et les Etats-Unis poursuivront le renforcement de leur coopération et de leur respect mutuel», a-t-il écrit.
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