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La vice-présidente du parlement panafricain aurait été arrêtée par le Maroc en marge de la COP22

Une haute dignitaire de l'Union africaine, d'origine saharaouie, aurait été interpellée à Marrakech et expulsée vers l'Algérie alors qu'elle se rendait à la COP22. Cette arrestation intervient alors que le Maroc envisage de se rapprocher de l'UA.

La vice-présidente du parlement panafricain, Suelma Beirouk, saharaouie d'origine, aurait été arrêtée par les autorités marocaines dès la sortie de son avion à l'aéroport Mohamed V de Marrakech dans la nuit du 6 au 7 novembre, alors qu'elle se rendait à la COP22. D'après un correspondant de teleSUR, elle aurait été ensuite expulsée vers Oran, en Algérie.

«Un homme est arrivé à son niveau en courant afin de lui demander de rebrousser chemin», affirme une source saharaouie proche de Suelma Beirouk. Elle aurait alors été contrainte de passer la nuit en détention à l'aéroport avant d'être expulsée, rapporte teleSUR.

Les discussions qui ont lieu à Marrakech entre 200 pays ont pour but de parvenir à un accord pour faire appliquer les mesures décidées lors de la COP21 à Paris en décembre 2015 : Suelma Beirouk, qui devait y représenter l'Union africaine (UA), était en possession d'un passeport diplomatique, toujours selon la même source, qui aurait dû lui garantir l'accès au territoire marocain.

Un incident qui compromet la tentative marocaine de réintégrer l'Union africaine

Le roi Mohamed VI avait officiellement déclaré, en juillet dernier, son intention de voir le Maroc «retrouver sa place naturelle en Afrique». Cette déclaration avait précédé l'annonce officielle du processus de réintégration du Maroc au sein de l'UA – et donc des pourparlers sur la question du Sahara Occidental, avec l'Algérie notamment.

Le Maroc estime que le Sahara Occidental fait partie de son territoire national, alors que d'autres Etats africains, l'Algérie en tête, soutiennent l'auto-détermination saharaouie. Depuis plus de quarante ans, le conflit entre le royaume marocain et les indépendantistes saharaouis reste ainsi le principal obstacle à l'adhésion du Maroc à l'UA. 

L'arrestation présumée de Suelma Beirouk intervient dans un contexte délicat et risquerait bien de compromettre le rapprochement entre le Maroc et l'UA.

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