«Je pense que lorsqu'un gouvernement ou le chef d'un gouvernement défend une cause avec tous les pouvoirs qui sont en sa possession, en allant au-delà des faits du dossier et de l'analyse que l'on peut en faire, alors oui, cela fait du tort à la politique», a déclaré Sir John Chilcot au quotidien britannique The Independent.
Faisant référence au discours à la nation prononcé par l'ex-Premier ministre le 18 mars 2003, durant lequel Tony Blair avait qualifié la menace irakienne pour le Royaume-Uni d'«imminente», John Chilcot a indiqué : «Il m'est impossible de vous dire ce qu'il passait par la tête de Tony Blair lorsqu'il a tiré ces conclusions.»
Pour l'auteur du rapport de 2,6 millions de mots sur la marche vers la guerre en Irak, la décision de faire entrer le Royaume-Uni dans le conflit était «objectivement déraisonnable».
Néanmoins, John Chilcot ne considère pas l'ex-Premier ministre comme un menteur patenté qui «affirme des choses fausses tout en sachant qu'elles le sont», mais qu'il a utilisé sa «suprématie politique et personnelle» sur le gouvernement pour faire taire tout débat sur le sujet.
Après sept ans de travail, la commission d’enquête dirigée par John Chilcot a présenté un rapport de 12 volumes analysant le processus de prise de décision d'engager le Royaume-Uni dans la guerre en 2003, initiée par Tony Blair et le président américain George Walter Bush. Ce rapport entendait présenter les véritables raisons de la participation du Royaume-Uni à ce conflit qui a coûté la vie à 179 soldats Britanniques.