Wikileaks a publié un 20e lot d'emails piratés du chef de la campagne électorale d’Hillary Clinton et ancien conseiller de Barack Obama, John Podesta.
Cette nouvelle révélation des échanges par mail entre les membres de l'équipe de campagne d'Hillary Clinton dévoile la manière dont la candidate cherche à étouffer plusieurs sujets sensibles. Parmi ces sujets : le passé de Bill Clinton et l'affaire de Benghazi.
le passé sulfureux de Monsieur Clinton
Le passé controversé de Bill Clinton est évidemment un sujet sensible pour l'équipe de campagne de sa femme. Le staff démocrate a discuté par mail de la manière dont Hillary Clinton devait répondre si jamais elle était confrontée à des questions portant sur les allégations d'agressions sexuelles de son mari.
Le 12 Janvier 2016, dans un mail envoyé par un de ses conseillers, Ron Klain, la préparation aux débats dans les médias comprenait des questions telles que : «Allez-vous présenter vos excuses aux femmes qui ont été traînées dans la boue par votre mari et ses alliés ?»
Quelques jours auparavant, Paula Jones, l'une des accusatrices de Bill Clinton, avait accordé une interview dans laquelle elle traitait Hillary Clinton de «menteuse» et de «double-face» pour avoir essayé de discréditer les accusations envers son mari.
Comment minimiser l'affaire de Benghazi ?
La révélation des échanges de mails entre membres de l'équipe de campagne a également jeté la lumière sur une discussion portant sur l'achat de publicités dans les médias. Ces publicités avaient pour but de contrecarrer les répercussions de l'affaire Benghazi et du scandale provoqué par le compte mail privé d'Hillary Clinton.
Hillary Clinton était secrétaire d'Etat au moment de l'attentat de Benghazi en Libye, qui a coûté la vie à quatre Américains, dont l'ambassadeur Chris Evans. La candidate démocrate est accusée d'avoir minimisé à l'époque la menace djihadiste en Libye. Un rapport d'une commission du Congrès américain, publié le 27 juin, a conforté cette accusation.
L'enquête sur l'attentat de Benghazi a conduit à la découverte par les enquêteurs parlementaires d'un autre scandale : l'utilisation par Hillary Clinton d'un serveur privé d'emails plutôt qu'un compte gouvernemental lorsqu'elle était secrétaire d'Etat. Or, la loi – notamment le Federal Records Act – impose aux élus et hauts fonctionnaires de conserver une copie de leurs mails pour archivage.
Ces affaires pèsent lourdement sur la campagne électorale de la candidate démocrate. Les mails publiés par Wikileaks révèlent que le staff d'Hillary Clinton a débattu pour savoir si les publicités devaient en priorité cibler l'Iowa et le New Hampshire ou si elles devaient inonder le pays entier.
Un des conseillers, Oren Shur, a expliqué de manière lapidaire : «Si l'objectif est simplement de minimiser les audits autour de Benghazi, je crois que ces spots feront l'affaire.»