Lors d'une récente réunion du président des Etats-Unis et de hauts responsables américains en matière de Défense, un projet confidentiel de livraison de nouvelles armes aux rebelles syriens a été discuté, peut-on lire dans l'édition du 23 octobre du journal américain The Washington Post. Cette nouvelle initiative aurait pour but d'aider les combattants anti-gouvernementaux d'Alep, dont certains seraient liés à Al-Qaïda, à contrecarrer l'artillerie et l'aviation russe. Un curieux voyage dans le temps, si l'on songe qu'il y a trois décennies, Washington avait déjà fourni des armes anti-aériennes et de l'argent aux mouvements djihadistes qui luttaient contre les troupes soviétiques en Afghanistan...
La proposition – sobrement intitulée «Plan B», selon le Washington Post – n'aurait pas été avalisée par la Maison Blanche... sans pour autant avoir été refusée. L'entourage du président, indique le quotidien américain, envisage de confier au successeur de Barack Obama le soin de juger de la pertinence d'une telle opération.
Les dirigeants actuels – dont le secrétaire d'Etat John Kerry – craignent en effet qu'accorder de nouveaux équipements militaires aux insurgés d'Alep ne provoque une dangereuse escalade diplomatique entre Washington et Moscou, dont l'armée aide les militaires syriens à combattre les rebelles dans la ville.
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D'autres hauts responsables américains ont émis des doutes sur la capacité de nouvelles livraisons d'armes à changer le cours du conflit. Depuis l'intervention russe, les forces loyalistes ont en effet regagné du terrain, en dépit de l'aide militaire octroyée par Washington à des groupes rebelles présentés comme «modérés» depuis trois ans.
Certaines personnalités de premier plan, telles que le directeur de la CIA, John Brennan, et le secrétaire à la Défense, Ashton Carter, ont néanmoins fait part au président Obama de leur soutien à ce projet, toujours selon le Washington Post.
Le devenir de ce «Plan B» devrait donc dépendre du choix des électeurs américains, invités à élire leur nouveau président le 8 novembre, sachant que les deux candidats, Donald Trump et Hillary Clinton, ont des positions radicalement opposées en ce qui concerne la politique étrangère, et notamment sur le langage à tenir vis-à-vis de Moscou.
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