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Presque 200 personnes tuées dans des frappes turques contre des milices kurdes en Syrie

L'armée turque a annoncé le 20 octobre avoir mené une série de frappes contre des milices kurdes dans la région d'Alep, en Syrie, affirmant avoir tué jusqu'à 200 combattants.

Entre 160 et 200 membres des Unités de protection du peuple kurde (YPG), branche armée du parti kurde syrien PYD, ont été tués le jeudi 20 octobre dans 26 frappes menées dans le secteur de Maaret Oum Housh au nord d'Alep, a indiqué l'agence gouvernementale Anadolu, citant un communiqué de l'armée. Ce bilan n'a pu être confirmé par des sources indépendantes pour le moment.

D'après l'agence Reuters, les tirs visaient des zones que les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition menée par les Kurdes, avaient prises au groupe djihadiste Etat islamique (EI) peu avant, dans trois villages au nord-est d'Alep. 

Plusieurs bâtiments, dépôts d'armes et véhicules utilisés par les YPG ont également été détruits, selon Anadolu.

Le gouvernement turc considère le PYD et les YPG comme des organisations «terroristes» étroitement liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Alors que le PKK milite pour l'indépendance de la partie kurde du pays, la Turquie a lancé en 2016 une opération militaire contre ces combattants, qui a fait de nombreuses victimes civiles parmi la population kurde.

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Dans un communiqué, l'administration semi-autonome kurde en Syrie dénonce une «agression flagrante» d'Ankara et demande à la communauté internationale de «faire directement pression sur la Turquie pour qu'elle cesse ses attaques».

Ces frappes interviennent à la veille d'une visite en Turquie du secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter. Il doit notamment s'entretenir avec les dirigeants turcs des derniers développements en Syrie et en Irak, où une offensive majeure est en cours pour déloger l'EI de Mossoul, son bastion irakien.

Les relations entre la Turquie et les Etats-Unis, deux membres importants de l'OTAN, se sont tendues ces derniers mois, en raison du soutien de Washington aux milices kurdes dans le nord de la Syrie, jugées efficaces contre l'EI. Ankara a lancé le mois dernier une opération terrestre sans précédent dans le nord de la Syrie, envoyant des chars et des militaires pour appuyer l'opposition syrienne contre l'EI.

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Une incursion visant à la fois Daesh et les Kurdes

La Turquie a entamé une opération militaire en Syrie, le 24 août dernier, afin, initialement, de reprendre la ville de Jerablus des mains de Daesh. Or, une fois les djihadistes chassés de celle-ci, Ankara a continué à mener des frappes contre des positions kurdes en Syrie. Une campagne militaire (non autorisée par Damas), que le président turc a justifié par la nécessité de mettre fin aux fréquentes attaques transfrontalières et «de repousser les groupes terroristes qui menacent constamment notre pays, tels que Daesh et le PYD».

Recep Tayyip Erdogan, en outre, avait promis qu'il combattrait avec «la même détermination» les Kurdes et l'EI.

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