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Poutine promet de prolonger la trêve à Alep, Hollande et Merkel l'accusent de «crimes de guerre»

A l'issue de discussions musclées avec les dirigeants français et allemand, le chef du Kremlin a annoncé qu'il maintiendrait aussi longtemps que possible le cessez-le-feu à Alep et a rappelé l'attachement de Moscou aux accords de Minsk II.

La Russie est prête à prolonger «autant que possible» la trêve humanitaire à Alep, qui entre en application ce jeudi 20 octobre : c'est l'engagement pris par le président russe Vladimir Poutine, dans la soirée du mercredi 19 octobre, lors d'une conférence de presse qui suivait un sommet diplomatique à Berlin, au format «Normandie» – c'est-à-dire réunissant, outre le chef du Kremlin, les dirigeants français, allemand et ukrainien.

Le président russe a également invité ses homologues à accélérer les travaux portant sur l'élaboration d'une nouvelle constitution pour la Syrie, sur la base de laquelle pourraient être organisées des élections en mai prochain, dans l'optique d'une sortie de crise politique.

François Hollande : «Bien sûr, il y a des terroristes à Alep»

Le président de la République François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel, de leur côté, ont préféré axer leur discours sur la politique étrangère de la Russie en Syrie, affirmant sans détour que Moscou portait la «responsabilité» du conflit dans le pays – des propos qui font écho à ceux de Vladimir Poutine, qui avait accusé la semaine dernière l'Occident d'être à l'origine de la guerre civile syrienne, dans une interview accordée à TF1. Les deux dirigeants européens ont appelé le Kremlin à mettre fin à ses bombardements contre les groupes rebelles – alors même que le président russe a annoncé, dès mardi 18 octobre, l'application à partir de jeudi d'un cessez-le-feu dans la ville en proie à la guerre civile.

Ainsi, la chef du gouvernement allemand a qualifié les raids des armées russe et syrienne d'«inhumains», et a assuré qu'il serait impossible de séparer les «terroristes» des autres groupes rebelles – une idée défendue par Moscou et Damas – sans une trêve complète.

François Hollande, de son côté, a qualifié de «réels crimes de guerres» les bombardements sur Alep, et a appelé à une pression «maximale» de la communauté internationale sur la Russie, afin que celle-ci mette fin à son combat contre les rebelles (parmi lesquels, notamment, le front Fatah al-Cham, anciennement lié à l'organisation djihadiste Al-Qaeda). Le locataire de l'Elysée a admis qu'il y avait des terroristes à Alep mais a considéré que «les bombardements [y compris donc contre les djihadistes] devaient être hors de question».

Le président de la République et la chancelière ont conclu que de nouvelles sanctions contre la Russie pourraient être discutées lors du prochain sommet de l'Union européenne.

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Moscou et Kiev réitèrent leur soutien aux accords de Minsk II

Lors du sommet de mercredi soir à Berlin, les dirigeants russe, français, allemand et ukrainien ont également abordé le question du conflit dans l'est de l'Ukraine. Les leaders ont notamment confirmé, selon Vladimir Poutine, leur respect des accords de Minsk de février 2015 (Minsk II). Ces derniers prévoient notamment une cessation des hostilités dans l'est de du pays, un retrait des armes lourdes de chaque côté de l'ancienne ligne de front, le maintien par les deux parties de la trêve, ainsi que la modification de la constitution ukrainienne dans l'optique d'accorder une plus grande autonomie aux régions de Donetsk et de Lougansk – une mesure que Kiev tarde toujours à mettre en place.

Le chef du Kremlin s'est dit en outre «prêt à élargir la mission de l'OSCE (l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe)» dans les zones où l'armée ukrainienne et les rebelles sont censés retirer leurs forces. Plus tôt, le président ukrainien Petro Porochenko avait déclaré que Moscou avait donné son feu vert au déploiement d'une «mission armée de l'OSCE [...] qui assurera la sécurité durant les élections». La chancelière Angela Merkel s'est félicitée de l'entente russo-ukrainienne sur l'envoi d'une mission d'observation de l'OSCE, mais est restée circonspecte à l'idée d'une présence de forces armées de l'organisation internationale dans l'est-ukrainien.

L'établissement d'une feuille de route finale pour une sortie de crise en Ukraine est prévu pour le prochain sommet au format «Normandie», en novembre.

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