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Yémen : pour la troisième fois en sept jours, un destroyer américain pris pour cible en mer Rouge

Plusieurs missiles ont été tirés en direction d’un navire de guerre américain en mer Rouge près la côte yéménite, sans atteindre leur objectif ni faire de victimes. L'armée américaine accuse les rebelles chiites Houthis.

Les attaques contre les navires militaires américains se poursuivent. Le 16 octobre, le destroyer USS Mason avait été pris pour cible par des missiles. Le Pentagone avait ensuite annoncé que l’équipage du navire avait utilisé des contremesures non spécifiées et échappé à l'attaque.

«Nous sommes au courant de ces informations et nous évaluons la situation. Tous nos navires et leur équipage sont sains et saufs», a fait savoir la Défense américaine. 

C'est la troisième fois que des navires militaires américains sont pris pour cible par des tirs de missiles depuis le 11 octobre mais, jusqu'à présent, aucun dommage n’a été causé ni aux bâtiments, ni aux personnels.

Washington assure que les missiles ont été tirés depuis les positions chiites, ce que les Houthis démentent.  

Le 13 octobre, les Etats-Unis avaient effectué leur première frappe contre la rébellion Houthie soutenue par l'Iran, invoquant la nécessité de protéger leurs navires. Ils ont notamment précisé qu’ils ne cherchaient pas à s'impliquer davantage dans la guerre civile au Yémen, qui oppose les rebelles chiites (Houthis) aux forces de la coalition sunnite dirigée par l'Arabie saoudite. Dans cette attaque, qui avait obtenu le feu vert de Barack Obama, trois stations radar de la région contrôlée par les rebelles Houtis ont été détruites.

Jusqu’à présent, Washington, important allié de l’Arabie saoudite, ne s’est pas engagé directement dans la guerre au Yémen, limitant son implication au partage de renseignement, au ravitaillement des avions de combat saoudiens et à la livraison d'armes à la coalition arabe menée par Ryad.

Des groupes de défense des droits de l’homme ont critiqué les Etats-Unis à de nombreuses reprises pour avoir livré des armes à l’Arabie saoudite, qui continue à bombarder des cibles civiles au Yémen. Ainsi, une enquête réalisée par le journal britannique The Guardian a révélé en septembre dernier qu’un tiers des frappes saoudiennes au Yémen avaient visé des cibles civiles. En outre, l’ONU a accusé la coalition d’utiliser des bombes à sous-munitions, interdites dans la plupart des pays.

Depuis mars 2015, la guerre au Yémen a fait au moins 6 885 morts, 35 022 blessés et entraîné le déplacement de quelque trois millions de personnes, selon les données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).