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Yémen : Human Rights Watch tire à boulets rouges contre la coalition dirigée par l'Arabie saoudite

Selon Human RIghts Watch, les bombardements de la coalition menée par l'Arabie Saoudite ont fait des centaines de victimes civiles, dont de nombreux enfants à Sanaa le 8 octobre. L'ONG dénonce un crime de guerre au Yémen.

Le raid aérien meurtrier mené le samedi 8 octobre par la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite contre une cérémonie funéraire à Sanaa, la capitale du Yémen, s’apparente à un crime de guerre, a déclaré Human Rights Watch dans un communiqué paru le mercredi 13 octobre. 

L'organisation de défense des droits de l'homme a mené son enquête à l'aide d'entretiens téléphoniques avec des témoins de l'attaque et en examinant des photos et vidéos enregistrées sur le site bombardé.

«Après avoir attaqué illégalement au cours des 19 derniers mois des écoles, des marchés, des hôpitaux, des foyers et des lieux où se déroulaient des mariages, la coalition dirigée par l’Arabie saoudite a maintenant ajouté une cérémonie funéraire à cette liste croissante d’abus», a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch. «Une enquête internationale indépendante sur cette atrocité est nécessaire, compte tenu de la réticence de la coalition à respecter son obligation juridique de mener de manière crédible sa propre enquête», a-elle ajouté.

Selon le communiqué de Human Rights Watch : «les lois de la guerre interdisent les attaques susceptibles de causer des pertes en vies humaines ou des dommages à des structures civiles qui seraient excessifs par rapport à l'avantage militaire concret et direct attendu. Toute grave violation des lois de la guerre commise volontairement [...] est susceptible de constituer un crime de guerre.»

Human Rights Watch a une nouvelle fois demandé aux Etats-Unis, à la Grande-Bretagne et à d'autres pays de «suspendre immédiatement leurs ventes d'armes à l'Arabie saoudite», et exigé la reprise à Sanaa des vols aériens commerciaux pour permettre l'évacuation des blessés et des malades.

«Les alliés de la coalition devraient envoyer un message sans équivoque à l'Arabie saoudite s'ils ne veulent pas être impliqués dans des crimes commis au Yémen», a notamment indiqué Sarah Leah Whitson. 

Ce n'est pas la première fois que Human Rights Watch et Amnesty International, dénoncent les «bavures» à répétition de la coalition sous leadership saoudien. Ainsi, les organisations de défense des droits de l'homme, ont répertorié plus de 69 frappes aériennes illégales de la coalition, des attaques aériennes qui ont causé la mort de plus de 900 civils. Human Rights Watch et Amnesty International ont également dénombré pas moins de 19 attaques pendant lesquelles il avait été fait usage d'armes à sous-munitions, interdites au niveau international. 

Lire aussi : Yémen : l'ONU accuse l'Arabie saoudite d'usage de bombes à sous-munitions contre des civils.

Une guerre qui risque de s'intensifier

Les Etats-Unis ont franchi un pas dans leur engagement militaire contre les rebelles houthis jeudi 13 octobre. Des missiles Tomahawk, tirés depuis le destroyer USS Nitze, ont détruit trois stations radar sur la côte de la mer Rouge, près du détroit de Bab al-Mandab. D'après le Pentagone, il s'agit «de frappes limitées de légitime défense pour protéger notre personnel, nos navires et notre liberté de navigation sur cette voie maritime importante». 

La guerre civile au Yémen oppose depuis 2014 les rebelles chiites houthis, proches de l'ancien président Ali Abdallah Saleh et soutenus par l'Iran, aux partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi, en exil en Arabie saoudite depuis 2015.

D'après  le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, au moins 4 125 civils ont été tués, et 7 202 blessés depuis le début de l'opération militaire menée par l'Arabie Saoudite contre les rebelles chiites en mars 2015. Cette intervention sous commandement saoudien bénéficie du soutien militaire des Etats-Unis et de l'assistance du Royaume-Uni. Selon Human Rights Watch, les ventes d'armes à l'Arabie Saoudite ont notamment permis au royaume wahhabite de se réarmer et augmenter sa puissance de feu.

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